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seconde. Il y avait donc, en tout, pour cette section, plus de professeurs que d’élèves. La section confère cependant des diplômes qui permettent de devenir professeur dans les gymnases, lycées et instituts techniques. Pourquoi, malgré les dépenses faites à son intention et les avantages qu’elle présente, malgré le mérite reconnu de la plupart de ses maîtres, est-elle ainsi abandonnée ? Pour le dire, et pour signaler le remède, il faudrait vivre à Florence ; mais il y a là une situation qui mérite d’appeler l’attention des ministres et de tous ceux qui s’intéressent en Italie au progrès de la science.

Il en est tout autrement de la section de médecine et de chirurgie. Elle répond à des besoins qui se faisaient sentir bien avant la fondation de l’institut, elle s’appuie sur des traditions qui remontent déjà très haut dans le passe. Elle donne donc à plus d’une centaine de jeunes gens, pendant deux années, un enseignement qui paraît des mieux calculés pour compléter celui plus théorique qu’ils ont reçu à l’université. Ici, ce sont les exercices cliniques, les autopsies de l’amphithéâtre, les travaux de l’école pratique et les analyses du laboratoire qui jouent le rôle principal. Le nombre restreint des élèves qui suivent ces leçons doit les rendre encore plus profitables. Dans de grands centres comme Paris, il n’y a jamais assez de place autour du lit des malades pour tous ceux qui voudraient écouter les observations du professeur ; il n’y en a jamais assez autour des tables de dissection pour tous ceux qui désireraient étudier l’anatomie sur le cadavre. Sans doute, après bien des retards, on a enfin décidé d’agrandir la faculté de médecine de Paris, et les constructions entreprises remédieront, en partie du moins, à ces inconvéniens ; mais il en subsistera toujours quelque chose, il y aura toujours encombrement, ne fût-ce que dans les salles des hôpitaux. Les plus zélés n’en souffriront pas ; ils sauront toujours s’assurer la jouissance privilégiée de toutes les ressources mises à leur disposition ; mais les tièdes trouveront là, un prétexte commode pour se dispenser de savoir ce qui serait trop pénible à apprendre, ils y trouveront une excuse spécieuse dont leurs maîtres mêmes ont, paraît-il, à tenir compte dans les examens.

La section de philosophie et de philologie n’avait ni les mêmes antécédens ni la même fonction sociale que la section de médecine et de chirurgie ; elle semblait même avoir moins de racines dans le passé de Florence et moins répondre aux goûts du siècle que la section des sciences physiques et naturelles, qui a tant de peine à vivre. Elle aussi, elle aurait risqué de s’éteindre au milieu de l’indifférence publique, si de bonne heure elle n’avait compris les dangers de la voie où les circonstances l’avaient engagée. C’est surtout à M. Pasquale Villari que revient l’honneur d’avoir aperçu et signalé le péril. M. Villari est peut-être aujourd’hui le premier