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LES
TUILERIES ET LE LOUVRE
PENDANT LA COMMUNE

I.
L’AVANT-DERNIER JOUR DES TUILERIES.


I. — LE GOUVERNEUR DU CHÂTEAU.

Ce fut en 1564 que, sur l’ordre de Catherine de Médicis, Philibert Delorme jeta les premières fondations du château des Tuileries ; presque tous les souverains qui régnèrent sur la France tinrent à honneur de le continuer ou de l’embellir : à la veille de la révolution du 4 septembre, on y travaillait encore. Il fallut donc à la monarchie trois cents ans pour l’élever ; une nuit suffit à la commune pour le détruire. Il était resté debout, pendant la terreur, il n’avait même pas été menacé par les invasions de 1814 et de 1815. L’insurrection du 18 mars, débutant par l’assassinat de deux généraux et de quelques gendarmes, suivit imperturbablement sa logique et s’effondra au milieu des incendies allumés par elle ; des Tuileries elle fit une vaste ruine que remplit un peu de cendres. Le pétrole tourmentait l’esprit des communards ; il y avait là un nouveau moyen de destruction rapide fait pour tenter des hommes qui s’intitulaient volontiers les apôtres de l’humanité nouvelle ; avant d’en inonder notre ville réservée à périr, ils avaient essayé de l’utiliser contre nos soldats. Dans le cabinet de Delescluze, sur son propre bureau, on trouva, au ministère de la guerre, la lettre que voici : « Commune de Paris, délégation scientifique ; Paris, le 18 mai 1871 : J’ai