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CORRESPONDANCE.

Mon cher directeur,

Il m’est échappé deux erreurs dans mon étude sur Boursault, et, bien qu’elles ne touchent pas au fond du sujet, je tiens à les corriger immédiatement.

L’une m’a été signalée par un des maîtres de l’érudition historique, un maître dont la droiture égale la compétence, l’éditeur des Mémoires de Saint-Simon, l’auteur de nombreux et excellons travaux sur le XVIIe siècle, M. A. Chéruel, ancien recteur des académies de Strasbourg et de Poitiers. La lettre qu’il m’a écrite à ce sujet faisant le plus grand honneur à sa loyauté, tous nos lecteurs me sauront gré de la mettre sous leurs yeux. La voici :

« Paris, 18 novembre 1878.

« Monsieur, dans les articles fort intéressans que vous avez publiés sur le poète et romancier Boursault, vous parlez de sa protectrice, la duchesse d’Angoulême, et vous dites qu’elle se nommait d’abord Françoise de Narbonne. C’est en effet le nom que l’on trouve dans les anciennes éditions de Saint-Simon. Comme je suis un des coupables de cette erreur, je m’empresse de vous la signaler : le véritable nom est Françoise de Nargonne.

« Veuillez agréer, monsieur, l’assurance de mon respectueux dévoûment.

« A. CHERUEL. »

En même temps que je recevais cette loyale communication, une lettre anonyme, — et, chose bien extraordinaire pour un envoi sans signature, — une lettre anonyme singulièrement aimable confirmait le renseignement de M. Chéruel au sujet de Françoise de Nargonne. Mon correspondant inconnu profite de l’occasion pour me donner des indications bibliographiques très précieuses sur le père de Françoise de Nargonne (M. de Mareuil, et non de Montreuil, comme l’écrit Saint-Simon), et son vieux mari le duc d’Angoulême.

La seconde erreur n’est guère plus grave en ce qui concerne le fond du sujet, elle a pourtant plus d’apparence et d’ailleurs j’en suis seul responsable. Je suis tenu en conscience de la réparer au plus tôt. Dans le préambule d’Artémise et Poliante, Boursault, expliquant pourquoi le parterre était presque désert à la première représentation de Britannicus, écrit simplement ces mots : « Le marquis de Courboyer, qui ce jour-là justifia publiquement qu’il était noble, ayant attiré à son