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LA VIE ET LA MATIERE


II.[1]
LE VITALISME.

La Vie, études et problèmes de Biologie générale, par E. Chauffard, professeur à la Faculté de médecine de Paris.


I

Il nous faut reprendre ces mêmes théories sur les élémens et les conditions des phénomènes vitaux, sur les cellules vivantes, sur les actions réflexes et les centres nerveux, sur la division des fonctions psychiques correspondant à des organes spéciaux, sur l’évolution du germe générateur, que nous avons résumées dans le précédent travail, si nous voulons voir quelles conclusions l’école vitaliste en tire pour la solution des problèmes philosophiques dont la vie est l’objet. La psychologie nous enseigne, sur le témoignage de la conscience, certaines vérités que la philosophie mécaniste considère comme autant d’illusions du sens intime : par exemple l’unité indivisible du moi, l’autonomie de sa personne, la spontanéité, la liberté, la finalité de ses actes. M. Chauffard est un spiritualiste très décidé qui affirme ces caractères de l’être humain avec une foi profonde. Mais, comme il fait œuvre de physiologie et non de métaphysique, il laisse aux psychologues la tâche d’en faire ressortir l’éternelle et irrésistible vérité. C’est en se renfermant étroitement dans l’analyse des phénomènes physiologiques qu’il prétend fonder sur des démonstrations toutes scientifiques l’évidence des caractères que l’idée même de la vie lui semble impliquer. Là est le mérite propre et l’originalité de son livre.

Avant de le suivre dans sa forte et savante réfutation des

  1. Voyez la Revue du 1er décembre.