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LES DERNIERS JOURS
DE
LA TRIBU DE CATRIEL

SOUVENIRS ET RECITS DE LA FRONTIERE ARGENTINE

Ces études sur la conquête du désert s’ouvraient par le récit du soulèvement des Indiens de Catriel, exécuté avec une perfidie magistrale ; le destin nous permet de les clore par le tableau de leur châtiment. Il ne montre pas toujours pour venger cette pauvre morale une complaisance aussi décidée. La pointe hardie poussée jusqu’à Treycò, et qui fit tomber au pouvoir des troupes la plus grande partie de la tribu rebelle, présente d’ailleurs plus d’un côté attachant : elle va nous offrir l’occasion d’entrer à l’improviste dans une résidence indienne, de prendre sur le fait les mœurs et le genre de vie des sauvages. Nous ne les avons aperçus jusqu’à présent qu’à cheval et courant la plaine ; nous allons les visiter dans leur logis. Nous verrons en même temps à l’œuvre dès les débuts le nouveau système de guerre enfin mis en pratique dans la pampa du sud, la guerre offensive, dont tous les travaux antérieurs, — translation de la ligne, fossé, fortins, cultures[1], — n’avaient été que la patiente préparation. Tout le monde à la frontière attendait avec une fiévreuse impatience le moment où la lutte entrerait dans

  1. Voir la Revue du 13 décembre 1877.