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LA STATISTIQUE
DE
L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Il est peu de questions qui aient été plus agitées depuis une quinzaine d’années que celle du régime et de l’organisation de notre enseignement supérieur. C’est par centaines que se chiffrent les publications inspirées par ce grave objet, et il ne se passe guère de jour sans que la presse quotidienne elle-même, autrefois si dédaigneuse et si peu au courant des choses de l’université, se montre préoccupée de la situation et des progrès de nos écoles. On peut dire que, sous ce rapport, l’opinion publique en France a subi la plus complète et la plus heureuse transformation. D’apathique et détachée qu’elle était, elle est devenue singulièrement attentive et vigilante. Ce qui était le domaine de quelques initiés est tombé dans le domaine public, et l’on n’est plus, grâce à Dieu, taxé de pédantisme parce que l’on s’occupe plus volontiers du perfectionnement de notre système d’éducation que de l’amélioration de la race chevaline. Au contraire, et peut-être y aurait-il plutôt à modérer l’opinion qu’à la stimuler, tant elle apporte de fougue en des matières où la première condition du progrès est de se hâter avec une sage lenteur et de se défier des empiriques et des charlatans.

À ce point de vue, la statistique récemment publiée par le ministère de l’instruction publique ne pouvait arriver plus à propos. Il était bon qu’une nouvelle enquête officielle vînt compléter et continuer celle de 1868 et montrer les progrès accomplis depuis dix