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Page:Revue des Deux Mondes - 1879 - tome 32.djvu/572

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ne citer que les plus méritantes, se sont imposé de lourds sacrifices pour la création de nouvelles facultés, la transformation de leurs écoles préparatoires ou la restauration et l’accroissement de leurs bâtimens universitaires. A Marseille, l’école préparatoire de médecine et de pharmacie a reçu le titre d’école de plein exercice et a été installée dans l’ancien palais de justice. De ce chef seulement la ville a dépensé 450,000 francs, indépendamment des travaux d’appropriation qu’elle a pris à sa charge. A Bordeaux, le conseil municipal a décidé le transfert des facultés des lettres, des sciences et de théologie dans les bâtimens du lycée actuel. La dépense sera de 1,800,000 francs, dont 1,500,000 francs à la charge de la ville. Antérieurement la ville avait déjà fait 200,000 francs de travaux et fourni les terrains pour la construction d’une faculté de droit. Douai a voté 1,200,000 francs pour l’installation de sa nouvelle faculté de médecine et de pharmacie. Grenoble et Caen vont jeter bas leurs vieux édifices scolaires et les remplacer par des constructions beaucoup plus vastes et beaucoup mieux appropriées aux besoins de la science. A Lyon enfin, le conseil municipal a résolu de consacrer un terrain de 25,000 mètres et une somme de quatre millions à l’établissement de la faculté mixte de médecine et de pharmacie créée par la loi du 8 décembre 1874. Les travaux ne sont pas terminés, mais ils se poursuivent activement, et l’on a tout espoir d’ouvrir dès l’an prochain les salles destinées aux études anatomiques. En attendant, la faculté fonctionne dans les locaux de l’ancienne école et dans un baraquement, pour la construction duquel 90,000 francs ont été dépensés. Nancy, Rennes, Clermont, mériteraient aussi, dans cette énumération nécessairement incomplète, une mention honorable.

C’est à dessein que nous mettons ici les villes en avant. Certes le gouvernement a stimulé leur zèle, et s’est associé dans une mesure fort honorable à leurs efforts, il les a dirigés et maintenus ; mais c’est aux municipalités que revient en bonne justice le principal mérite de ces travaux matériels. En revanche, il faut reporter à l’administration tout l’honneur des nombreuses fondations de chaires, conférences et cours complémentaires qui sont venus s’ajouter aux anciens enseignemens. Nous avions dans cette direction de grands efforts à faire pour mettre nos établissemens au niveau des universités allemandes. Dans beaucoup de facultés des sciences et des lettres, l’enseignement n’était représenté que par un nombre de chaires notoirement insuffisant. Cinq et parfois même quatre personnes étaient chargées de satisfaire aux exigences d’un programme écrasant. Il s’ensuivait que dans la plupart des cas nos professeurs étaient conduits à sacrifier certaines, parties de leurs cours, les moins brillantes, mais souvent les plus utiles. A Paris même,