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et à la prospérité de l’Institut de correspondance archéologique, vient revendiquer depuis quelques années à Rome, sous une autre forme et en d’autres conditions, sa part de travail. Les Allemands ont rendu justice à notre École française d’Athènes, qui a rendu depuis longtemps de si réels services, et qui a fait récemment, sous l’habile direction de M. Albert Dumont, d’énergiques efforts. L’École française de Rome peut déjà, sans se borner aux promesses, montrer ses travaux. Le recueil intitulé : Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome, fondé il y a trois ans, compte à l’heure qu’il est dix fascicules au moins, — un pareil nombre attend l’impression, — parmi lesquels la part de l’École de Rome est importante. Ayant modelé son cadre sur la variété des ressources qu’offre l’Italie pour les études érudites, non-seulement par la richesse de son sol et de ses musées, mais par ses bibliothèques et ses incomparables archives, elle admet de plus que l’Institut germanique l’étude critique de l’archéologie chrétienne et des documens relatifs au moyen âge. Ceux qui ont suivi ses premiers efforts et qui peuvent lui servir de témoins savent par quels travaux remarqués ses premières générations ont inauguré le recueil de ses mémoires. On peut demander à M. de Rossi et à M. Mommsen ce qu’ils pensent de M. L’abbé Duchesne et de sa dissertation sur le Liber pontificalis; ils s’en sont d’ailleurs expliqués. M. G. Waitz vient d’étudier le même monument, et ses conclusions sont un peu différentes; on lui répondra. On peut interroger quiconque s’intéresse à l’histoire monumentale de Rome sur l’érudition infatigable et pénétrante de M. Eugène Müntz. Son étude des arts à la cour des papes pendant le XVe et le XVIe siècle, avec le secours des documens d’archives, apporte à la science une foule d’informations nouvelles. M. de Rossi leur rend justice à l’un et à l’autre, en citant leurs démonstrations sur plus d’un point historique, dans le beau travail qu’il vient de publier ces jours-ci même concernant les plans de Rome avant le XVIe siècle, travail dont nous reparlerons[1].

L’Institut allemand de correspondance continuera ses travaux : il le faut espérer dans l’intérêt des études archéologiques. La science française y restera moins que jamais indifférente, après y avoir été, pendant beaucoup d’années, si peu étrangère.


A. GEFFROY.

  1. Piante icnografiche et prospettiche di Roma anteriori al secolo XVI, raccolte e dichiarate da Gio. Battista de Rossi. Roma, 1879, un volume de texte in-4o et un atlas in-folio. Indépendamment de cette belle publication et du travail historique de M. Michaélis, la cinquantaine de l’Institut germanique a été fêtée par un certain nombre d’écrits : Sur deux tablettes antiques d’ivoire de la bibliothèque royale de Munich, par M. W. Meyer, in-4o; — Miscellanea capitolina, contenant des dissertations de MM. Bormann, von Duhn, Mau, etc., in-4o; — Kluegmann, l’Effigie de Rome selon les plus anciens types monétaires, in-8o, etc.