Henri de Rohan montra dans sa jeunesse peu de dispositions à l’étude ; il disait de la langue latine qu’il ne pouvait se persuader qu’elle fût nécessaire pour faire un grand homme ; il ne sut jamais le grec et apprit l’italien avec peine, bien qu’il réussit à l’écrire fort élégamment : l’histoire, la géographie, les mathématiques étaient, suivant lui, la véritable science d’un prince. L’histoire surtout était sa passion, et il donnait à Plutarque tout le temps qu’il dérobait aux exercices du corps, où il excella de bonne heure. A l’exemple des héros de Plutarque, il travailla dès sa jeunesse à se rendre frugal, indomptable à la fatigue, maître de ses passions. Sa mère l’éleva durement ; il endurcissait son corps à la chasse, passait des nuits sans sommeil, des jours sans manger, ne buvait jamais que de Veau, habitude qu’il conserva toute sa vie. Il se croyait appelé à de grandes choses et avait choisi pour ses modèles Épaminondas,
- ↑ Voyez la Revue du 1er mai.