chapiteau, ses évidemens extrêmes, évidemens, légèreté, qui se retrouvent dans toute la décoration de l’édifice et qui semblent justifier l’opinion de ceux qui cherchent l’origine du mode corinthien dans des ouvrages de métal battu. Mais ce qui est certain, c’est que cette décoration se relie à merveille au trépied et aux statues d’airain qui couronnent l’édifice. À d’autres de déterminer la place qu’occupe le monument de Lysicrate dans la filiation des ordres grecs, de faire ressortir la parenté que présente l’entablement de cet édifice avec l’entablement ionique, sauf cette différence que la grande cymaise est ici remplacée par une rangée de palmettes, enfin de constater que les colonnes n’ont pas de plinthe : ce sont là des considérations qui ne touchent sensiblement que les hommes spéciaux. Pour nous, nous disons que les dessins de M. Loviot sont exécutés en perfection ; que la mesure dans laquelle la polychromie y intervient dénote un esprit judicieux et que, les considérât-on seulement comme des dessins d’agrément, ils mériteraient encore la faveur du public.
Tel est, à l’exposition, l’apport des pensionnaires de l’état : il faut reconnaître qu’il est important. Les études classiques ont toujours à la villa Médicis leur milieu favorable et leur activité féconde. Pris dans leur ensemble, les envois de Rome ont puissamment influé sur la marche de l’architecture française, mais il semble que la raison qui les dirige ait conduit à reconnaître la nécessité d’autres institutions procédant d’après les mêmes méthodes, bien que devant remplir un objet plus positif. Est-ce une illusion ? Les travaux que depuis près d’un demi-siècle nous voyons exécuter sur nos édifices du moyen âge et de la renaissance ne doivent-ils pas aux restaurations de l’antique leur première inspiration ?
Quoi qu’on en veuille penser, l’École de Rome, vers 1830, venait de jeter un grand éclat. Les travaux de pensionnaires qui avaient nom Blouet, Gilbert, Duban, Labrouste, Duc, L. Vaudoyer, renouvelaient à la fois les idées que l’on avait sur l’architecture antique et le fonds de notre propre architecture. Heure mémorable ! Les hautes études avaient trouvé leur voie grâce à une juste notion de l’histoire et à l’analyse délicate du caractère, de l’âme des chefs-d’œuvre classiques, lorsque M. Vitet écrivit les rapports célèbres qui provoquèrent la création de la commission des Monumens historiques. Il s’agissait, et c’est par là que le rapprochement s’établit, il s’agissait d’appliquer à nos monumens indigènes le procédé des relevés graphiques dont la direction était devenue si sûre et les résultats si puissans ; mais il fallait aller plus loin. Tandis que les ruines grecques et romaines sont à peine défendues contre une destruction