Pendant une longue suite d’années, aux imaginations frappées par les récits d’événemens sanguinaires la Nouvelle-Zélande inspire une sorte d’effroi ; l’état social des habitans semble abominable. N’est-ce pas le pays sans gouvernement, occupé par une multitude de peuplades indépendantes qui travaillent avec une égale ardeur à l’extermination de la race ? En pensant aux rencontres de ces hommes énergiques, pleins de vigueur et de courage, impitoyables envers les ennemis, on se figure les scènes les plus affreuses. Si parfois les combats se passent en embuscades, en escarmouches, souvent se livrent de terribles batailles. Sous l’impression des faits que rapportent les navigateurs, on croit entendre les sinistres chants de guerre, les cris farouches qui précèdent l’action ; on croit voir les danses furibondes, les grimaces insensées de sauvages altérés de sang. Un spectacle étrange et plein d’horreur passe devant les yeux. Les guerriers demeurant à distance, des traits aigus lancés par la corde sifflent dans l’air. Les deux partis se rapprochant, les
- ↑ Voyez la Revue du 1er mars 1878.