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quatre succursales; dépôts, 75 millions; Brazilian Bank, huit succursales ; dépôts, 38 millions.

Enfin viennent les colonial and foreign Banks qui n’ont pas leurs offices en Angleterre. Elles sont au nombre de vingt-trois : savoir huit en Australie, trois dans l’Inde, hait au Canada, une à Natal, une au Japon. Elles possèdent plus de cent cinquante succursales : capital et réserve, 289 millions; dépôts, 500 millions. Les plus considérables sont : Bank of Bengale quinze succursales; capital versé et réserves, 55 millions; dépôts, 120 millions; Bank of Bombay, capital versé, 25 millions; dépôts, 60 millions; Canadian Bank of Commerce, capital et réserves, 38 millions; dépôts, 42 millions.

Est-il besoin d’insister pour faire comprendre quel puissant instrument de travail, de profits, d’influence un si vaste réseau de banques, réparti sur tous les points du globe, avec des succursales dans de si nombreuses localités, jalons, pour ainsi dire, du capital anglais, doit être pour le commerce, l’industrie et même le gouvernement de l’Angleterre? Non-seulement dans toutes les colonies anglaises, ou toutes les dépendances de l’empire anglais, mais en Chine, au Japon, à la Plata, au Pérou, au Mexique, en Californie, en Égypte, en Turquie, les banques anglaises sont prèles à ouvrir des crédits, à recevoir des dépôts, à délivrer des traites ou des chèques sur toutes les banques de l’empire anglais, à échanger les monnaies, à prêter sur marchandises, à provoquer, à maintenir, à accroître les relations avec la métropole. Londres est ainsi au courant de toutes les affaires : il en est devenu nécessairement le foyer. Des capitaux sont-ils demandés, les immenses réservoirs des dépôts des banques anglaises les tiennent disponibles. Des entreprisses sont-elles proposées, les agens des banques coloniales sont en mesure de les étudier et de les traiter sur place. Nul doute que, si, de 1840 à 1878, les exportations de la Grande-Bretagne se sont élevées de 1,280 millions à 3,700 millions, le concours des banques n’ait eu une grande part dans ce développement.


III.

Les risques que courent les banques anglaises sont proportionnels à l’importance des capitaux dont elles ont la gestion, à la diversité des affaires qu’elles entreprennent ou qu’on leur confie, à l’immense étendue de leurs relations avec les peuples et des gouvernemens si différens. Si aucun peuple n’apporte plus de hardiesse et d’entrain que le peuple anglais dans les transactions sérieuses, aucun peuple ne se laisse, d’autre part, plus violemment surprendre par la fièvre de la spéculation. En recherchant les gros profits ou les profits éloignés, les marchands de Londres acceptent de grands