Page:Revue des Deux Mondes - 1880 - tome 41.djvu/472

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




14 septembre 1880.

Décidément, à ce déclin d’été, on semble entrer pour quelque temps, au moins pour quelques semaines, dans le repos des vacances. Les représentations et les voyages à fracas sont finis. La session bruyante des banquets et même des réunions de commis-voyageurs est passée. Les conseils-généraux ont expédié en quelques jours leurs paisibles travaux ; ils se sont séparés comme ils s’étaient réunis, et c’est à peine si quelques-uns d’entre eux, particulièrement envahis par le radicalisme, se sont donné le plaisir de quelques excentricités peu nouvelles. M. le président de la république est en congé dans le Jura, où il vit simplement de la vie des champs, sans faire parler de lui. M. le président du conseil est allé se reposer de ses succès qui ne sont égalés que par ses mécomptes et ses tribulations. Les autres ministres, où sont-ils et que font-ils ? Ils étaient attendus l’autre jour à l’inauguration d’une statue de Pascal à Clermont, ils se sont dit qu’ils n’avaient rien à voir à cette cérémonie. M. le garde des sceaux rêve sans doute à ce qu’il fera de la magistrature, qu’il a si bien traitée à Nîmes, et M. le ministre de l’intérieur songe peut-être à quelque épuration nouvelle de préfets ou à quelque circulaire pour empêcher les évêques de s’absenter de leur diocèse. Tout serait donc au repos, aux diversions de la saison, s’il n’y avait de temps à autre quelques maussades incidens avec lesquels les polémiques jouent dans le vide, qui sont tout au plus un symptôme, si ce n’était encore et surtout cette éternelle affaire des décrets sur les congrégations religieuses qui n’est peut-être pas, en vérité, près de finir. Il y avait deux échéances dans l’exécution de ces décrets. La première, celle du 30 juin, est passée depuis plus de deux mois. La seconde, celle qui avait trait à la clôture des maisons d’enseignement des jésuites, et au besoin à la dispersion des autres