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I

Au point de vue anatomique, le cerveau se compose de deux moitiés symétriques, droite et gauche, unies par une commissure volumineuse destinée, selon toute probabilité, à mettre en communication les parties homologues des deux hémisphères. Chaque hémisphère présente une masse centrale et un revêtement périphérique. La masse centrale, constituée par deux corps arrondis, séparés partiellement de leur enveloppe par une cavité nommée ventricule latéral, est formée de cellules nerveuses. L’on sait que les cellules constituent la partie active du système nerveux : elles sont de couleur grise ; aussi les expressions de cellules nerveuses et de substance grise sont-elles devenues synonymes. Les fonctions de ces masses centrales situées à droite et à gauche de la ligne médiane du cerveau paraissent consister à renforcer les impressions venues du dehors ou les incitations parties du cerveau même. Peut-être jouent-elles un rôle dans les actes dits automatiques. Elles sont en relations, d’une part avec la moelle, peut-être même avec la majorité des fibres motrices et sensitives du corps, d’une façon plus ou moins directe ; d’un autre côté, elles envoient des fibres au revêtement qui les entoure, fibres qui, selon toute probabilité, vont aboutir dans les cellules nerveuses des circonvolutions. Ces dernières, qui composent la masse périphérique du cerveau, sont formées : superficiellement, de cellules nerveuses, grises, étalées en couches superposées, atteignant une épaisseur totale de 2 à 3 millimètres ; profondément, de fibres blanches, nées des cellules sus-jacentes et se dirigeant vers les masses centrales. Nous pouvons donc résumer d’une manière générale la structure des hémisphères en ces termes : des cellules nerveuses situées à la périphérie partent des prolongemens sous forme de fibres blanches qui se dirigent vers la masse centrale. Les fibres y pénètrent, se mettent probablement en rapport avec les cellules, et de ces mêmes cellules partent d’autres fibres blanches qui se dirigent vers la moelle, vers les parties excentriques du corps. La masse centrale semble interposée sur le trajet des fibres cérébrales, entre leur origine dans l’écorce du cerveau et leur terminaison dans la moelle, et le corps en général.

Cette disposition anatomique, très vraisemblable d’après les dernières recherches, semble indiquer que la masse centrale n’est pas le point d’où partent les incitations motrices et où aboutissent les impressions sensitives. La masse périphérique, au contraire, paraît par ses relations jouer le rôle de centre, de quartier-général ; telle est du moins la doctrine qui tend à prévaloir aujourd’hui.