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qui nous devons le livre de M. Bouant sur les Grands Froids. Comme le froid et le chaud, de temps immémorial, sont sujets en possession d’intéresser, tout le monde voudra lire ce petit livre. Les amateurs de Statistique y trouveront de nombreux renseignemens. L’autre ouvrage traite des Télégraphes. Il a pour auteur M. Ternant. On y trouvera l’histoire de la découverte et des premiers essais du télégraphe électrique, ainsi que la description des principaux procédés en usage.

Est-ce bien un livre d’étrennes que le livre de M. Ph. Gauckler, ingénieur en chef des ponts et chaussées, sur les Poissons d’eau douce et la Pisciculture ? Je n’en répondrais pas. Signalons-le tout au moins comme un ouvrage d’une valeur scientifique et surtout d’un intérêt pratique incontestables. Il ne s’agit en effet de rien moins que des moyens d’arrêter le dépeuplement des cours d’eaux. Dépeuplement des cours d’eaux, déboisement des montagnes, épuisement des mines de houille, il semble, pour le dire en passant, qu’il y ait dans ce sens, depuis quelques années tout un ordre d’inquiétudes nouvelles, comme si l’on prévoyait le moment où les richesses de la nature et du sol viendront à faire défaut aux besoins de l’homme.


Les Oiseaux dans la nature, texte de M. Eugène Rambert, illustrations de M. Paul Robert, 2 vol. in-f° ; Paris, Lebet.

Parmi ces publications, il n’en reste donc vraiment qu’une qui soit véritablement publication de luxe, aussi bien par les soins donnés à l’impression que par le caractère de l’illustration. Ce sont deux beaux volumes, intitulés les Oiseaux dans la nature, dont le texte est de M. Eugène Rambert et l’illustration de M. Paul Robert. Le texte et l’illustration assurément sont de deux amis des oiseaux et de la nature. M. Rambert est lyrique, presque poète, à parler, en quelques lignes, de la mésange et du chardonneret, mais lyrique sans trop d’affectation et poète sans trop d’exagération. Quant aux planches de M. Robert, les planches tirées en chromolithographie surtout, remarquablement venues, elles traduisent les allures et les mœurs des petits êtres qu’elles représentent avec une vérité, une vivacité surprenantes. On sait qu’il ne faut pas toujours aveuglément se fier aux éloges que les éditeurs eux-mêmes décernent à leurs publications. Nous conviendrons cependant volontiers pour cette fois que la préface de ce livre, ou plutôt de cet album, ne promet rien que l’album ne tienne. En tout temps, c’est quelque chose, mais au temps des étrennes c’est beaucoup.