(Air : Tous les bourgeois de Chartres.)
Habitans de la Châtre,
Nobles, bourgeois, vilains,
D’un petit gentillâtre
Apprenez les dédains.
Ce jeune homme égaré par la philosophie,
Oubliant dans sa déraison
Les usages et le bon ton,
Vexe la bourgeoisie.
Voyant que dans la ville,
Plus d’un original
Tranche de l’homme habile
Et se dit libéral,
A nos tendres moitiés qui frondent la noblesse,
Il crut plaire en donnant un bal,
Où chacun put d’un pas égal
Aller comme à la messe.
Un écorcheur d’oreilles,
Ci-devant procureur,
Croit faire des merveilles
Avec Madame horreur.
Sur son piano discord quand l’une nous assomme,
L’autre nous fait grincer des dents,
Le tout pour épargner cinq francs
Au ménage économe.
Juges et militaires,
Médecins, avocats,
Chirurgiens et notaires
Chacun prend ses ébats.
On entendit pourtant plus d’une grande dame,
Pinçant la lèvre et clignant l’œil
Murmurer dans son noble orgueil,
Voyez ! quel amalgame !
Guidant la contredanse,
Périgny tout en eau
Croyait par sa prudence
Nous dorer le gâteau,
L’avant-deux n’était pas la chose délicate :
Mais quand on fut au moulinet
C’est en vain que le sous-préfet
Cria : « Donnez la patte ! »