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mobilière qui ont été l’objet de dégrèvemens notables et qui doivent être laissés de côté, nous voyons que les diverses sources du revenu public, le timbre, l’enregistrement, les droits sur les successions, les patentes, les postes, la vente des sels et des tabacs, présentent un accroissement de 45 pour 100 sur les produits de 1866. La richesse nationale va donc en augmentant d’année en année. La productivité de l’impôt a ramené l’équilibre dans le budget ; une politique imprudente et coupable, en jetant la nation italienne dans les aventures, pourrait seule arrêter cette marche ascensionnelle du revenu.

La conclusion que l’on peut tirer de l’augmentation dans le produit des impôts se trouve corroborée par le développement proportionnel qu’ont pris pendant la même période les recettes des chemins de fer et par le nombre de plus en plus considérable des lettres et des dépêches confiées à la poste et au télégraphe. Il y a dans tous les chiffres réunis par M. Magliani la preuve d’un accroissement continuel et rapide de l’activité nationale sous toutes les formes ; les progrès de l’agriculture italienne surtout sont dignes d’attention par les résultats qu’ils ont déjà produits et par ceux plus grands encore qu’on est en droit d’attendre. La culture des céréales s’est tellement améliorée que, malgré l’accroissement de sa population, l’Italie a diminué les achats considérables de grains qu’elle était contrainte de faire à l’étranger : pour la période quinquennale de 1875 à 1879, les importations en céréales sont demeurées de 115,000 tonnes au-dessous de ce qu’elles avaient été de 1861 à 1865. L’exportation des huiles qui, il y a quinze ans, ne dépassait pas en moyenne 341,000 quintaux, a atteint depuis plusieurs années une moyenne de 748,000 quintaux ; elle a donc plus que doublé. Autrefois l’exportation des vins italiens ne dépassait pas sensiblement l’importation des vins étrangers, 293,000 hectolitres contre 250,000. En 1879, l’importation n’a pas atteint 30,000 hectolitres et l’exportation s’est élevée à 1,063, 114 ; M. Magliani estime que, pour 1880, elle dépassera 2 millions d’hectolitres. La destruction des vignobles français par le phylloxéra a dû contribuer pour beaucoup à ce développement véritablement surprenant de la production vinicole en Italie ; mais le fait, quelle qu’en soit l’explication, n’en subsiste pas moins avec toutes ses conséquences ; si les viticulteurs italiens savent améliorer la fabrication de leurs vins en même temps qu’ils en développent la production, ils conserveront une place considérable dans la consommation générale. La production de la soie grège, qui avait presque cessé d’exister, s’est relevée d’année en année, et la valeur des exportations dépasse actuellement de 60 millions de francs celle des importations. Les cultures industrielles et l’élève du