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«5 juin 1828.

« Cette affaire des jésuites a pris depuis quelques jours un tour singulier. Une pétition se trouve depuis quelque temps à la chambre des députés ; elle est signée de l’abbé Marcet. Je ne puis en aucune manière m’accoler ni au pétitionnaire, ni à la pétition. Ma pétition à moi n’embrassait pas seulement les jésuites; elle embrassait les congrégations, l’ultramontanisme, en un mot le parti prêtre tout entier avec ses débordemens. »


« 28 juin.

« Pour moi, les jésuites sont tout à fait accessoires, car ils ne font partie que du parti prêtre, où s’adressent tous mes traits... J’espère que vous n’êtes pas dupes des deux ordonnances ; les jésuites sont plus ancrés que jamais... »


« 28 août.

« On a fait pour les écoles, mais rien pour les jésuites. Le texte du parti de la congrégation est tout simple. Les jésuites sont licitement en France ; la preuve, c’est que vous ne les poursuivez pas. S’ils le sont illicitement, vous êtes accusables de ne pas les poursuivre. »

Montlosier fit un dernier appel à l’opinion publique par un factum intitulé : de l’Origine et des Progrès de la puissance ecclésiastique en France. C’était encore une évocation désespérée de la déclaration de 1682, une défense de la conduite des anciens parlemens, enfin une critique des deux ordonnances de juin. L’opiniâtre vieillard se répétait un peu. Aussi le public resta-t-il sourd, et le livre n’eut pas de succès. Sans être découragé, Montlosier se réfugia plus que jamais dans ses rêveries solitaires. Il avait essayé de reprendre près du comte Portalis l’affaire de l’indemnité qu’on lui avait supprimée. Le roi ne lui avait pas pardonné et Montlosier put s’en apercevoir.

Mme la dauphine s’était rendue au Mont-Dore en juillet 1827; elle devait traverser Randanne à son retour. Montlosier écrivit à M. le marquis de Vibraye, gentilhomme de la chambre, de service ce mois-là, pour faire agréer ses offres d’hospitalité. Le marquis de Vibraye ne voulut même pas les transmettre. Montlosier attendit alors au passage avec sept paires de bœufs attelés à sept charrues,