Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 44.djvu/872

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


1,159 paroisses visitées ; 855 écoles de garçons ; 306 écoles de filles.


En 1790, nous apprend le même écrivain, « sur 102 communes pour lesquelles on a des renseignemens dans le district de Rouen, on en comptait seulement 15 où il n’y avait pas d’école. » Quant à la ville même, elle comptait des écoles de deux sortes, et il y en avait plusieurs de chaque sorte : celles des mai ires écrivains jurés et celles de charité, ces dernières exclusivement réservées à la classe indigente et généralement tenues par les frères de la doctrine chrétienne. Les maîtres écrivains n’étaient pas moins de 35 en 1789.

Dans ce même diocèse de Rouen, M. de Beaurepaire constate encore l’existence de 5 congrégations de femmes vouées à l’enseignement : ursulines, sœurs de Notre-Dame, sœurs grises, de la Providence et d’Ernemont, dont les écoles étaient presque partout complètement gratuites.

Les ursulines, qui possédaient plus de 300 maisons[1] en France dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, étaient établies à Pontoise, à Eu, à Gisors, à Gournay, à Magny, à Elbeuf, à Dieppe et à Rouen. Dans ces deux dernières villes, le chiffre de leurs élèves se montait à près de 1,000 et celui de leurs membres à plus de 100.

Les religieuses de la congrégation de Notre-Dame tenaient deux établissemens, l’un à Caudebec et l’autre à Rouen.

Les sœurs grises ou des écoles charitables en avaient fondé 7 à Rouen et dans les faubourgs.

Les sœurs de la Providence en comptaient plus de 20 dans le diocèse.

Les sœurs d’Ernemont possédaient 4 écoles considérables à Rouen et rayonnaient sur tout le département. À partir du XVIIe siècle, chaque province pour ainsi dire a son ordre particulier : à Paris, ce sont les filles de Sainte-Geneviève, les dames de l’Union chrétienne et de la Mère de Dieu qui s’établissent de 1730 à 1750 ; au Puy, ce sont les sœurs de Saint-Joseph ; à Agen, celles de la Foi. Un peu plus tard, dans le Velay, les béates ; ailleurs, les sœurs marquettes, les sœurs barrettes, les sœurs de la Charité, d’Évreux, qui avaient 89 établissemens en 1785 ; les sœurs de la Charité de l’instruction chrétienne, de Nevers, qui en possédaient 120 ; les sœurs de Saint-Charles, les sœurs de Saint-Paul, et tant

  1. J’emprunte ce chiffre à M. J. Jolly (Histoire du mouvement intellectuel au XVIe siècle, t. I, p. 147).