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Page:Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 47.djvu/389

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D. — Que s’est-il passé au 10 août ?

R. — L’attaque du palais du tyran par les braves sans-culottes.

D. — Qu’est-ce qu’un brave sans-culottes ?

R. — C’est un brave dont l’âme ne peut être corrompue par l’or des despotes.

D. — Quelles sont les vertus des sans-culottes ?

R. — Toutes.


Extrait de l’Éloge historique de Barra et Viala, prononcé le jour de leur fête et dédié aux enfans des écoles primaires par le citoyen Rouxin, suivi de l’Éloge de Voltaire, de Rousseau, de Marat et de Le Pelletier :

Ce n’est pas sous vos règnes, rois imbéciles et méchans, qui ne consacrez par des monumens fastueux que des actions d’esclaves, que la nature fait des béros… Que sont devenus les exploits de ces prétendus héros de vos empires, dont l’histoire adulatrice proclamait les noms avec tant d’emphase ? Ils ne peuvent plus soutenir le parallèle, ces enfans d’une orgueilleuse génération, avec les enfans de l’égalité et de la valeur…


Extrait du Nouveau Catéchisme républicain à l’usage des sans-culottes et de leurs enfans, présenté à la convention nationale, qui en a fait mention honorable :

D. — Qui es-tu ?

R. — Homme libre par nos droits de nature et de républicain français.

D. — Tous les hommes sont-ils libres ?

R. — Oui.

D. — L’univers ne forme donc qu’une république ?

R. — Pas encore, mais ça ira.

D. — Quelle fut la cause de la prise de la Bastille ?

R. — C’est que la cour épouvantée s’entourait de troupes… On ne devait s’attendre qu’aux vengeances les plus cruelles de la part de tant d’ennemis encore si puissans. Le désespoir fait place à l’héroïsme : le mot de liberté se fait entendre ; on s’écrie qu’il faut prendre la Bastille et la Bastille est investie. On somme le gouverneur de rendre la forteresse. Il feint d’obéir, mais il venait de recevoir des ordres de Besenval et il en attendait des secours. Cependant il fait entrer des citoyens dans la cour ; les portes se referment et on tire sur eux. Cette horrible trahison ne permet plus de garder aucune mesure. Les chaînes des pont-levis sont rompues ; on se précipite dans la Bastille ; en moins de quatre heures, elle est prise. Delaunay est massacré. On trouve sur Flesselles, prévôt des marchands, une lettre qui prouve son intelligence avec Delaunay ; il est de même massacré, et leurs têtes sont portées au bout d’une pique…