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atmosphère épaisse, n’ayant point de queue, mais participant des comètes par leur nébulosité. On considère ces petits astres comme étant les débris d’une grosse planète qu’un choc aurait brisée et dispersée. Au-delà, Jupiter a quatre satellites ; en deçà, Mars, qu’on croyait isolé, possède deux lunes remarquables par leur petitesse et qu’on vient récemment de découvrir. On voit que cet espace compris entre deux planètes anciennes est peuplé d’un nombre énorme de corps ; nous voyons les plus gros, il y en a certainement une plus grande quantité de petits qui nous échappent, et l’on est en droit de considérer leur ensemble comme constituant un anneau planétaire tournant d’un mouvement à peu près commun dans l’intervalle de Mars et de Jupiter.

M. Schwedof admet comme probable l’existence de corps de toute dimension circulant autour du soleil dans le sens et avec la vitesse des planètes voisines et que nous ne voyons pas parce qu’ils nous accompagnent et marchent de conserve avec nous, mais que les comètes viennent choquer parce qu’elles les prennent en travers ; on a vu qu’il va jusqu’à admettre que c’est à ces chocs répétés qu’elles doivent leur élévation de température et la lumière propre qu’elles émettent. Il n’est personne qui puisse aujourd’hui nier l’immense étendue de l’atmosphère solaire et que l’espace interplanétaire contienne des gaz très dilatés qui se seraient concentrés autour des planètes par l’effet de l’attraction.

En l’année 1869, on observa dans la France seule vingt-neuf bolides, c’est-à-dire vingt-neuf étoiles filantes ayant un grand diamètre apparent, laissant une trace phosphorescente et souvent éclatant avec bruit dans les hauteurs, ce qui ferait pour la Terre entière vingt et un mille six cents bolides annuels au minimum. Quelques-uns n’échappent point à la pesanteur et tombent sur le sol ; ce sont les météorites que leur composition chimique permet aujourd’hui de classer en un petit nombre d’espèces, toujours les mêmes, et dont l’origine paraît commune. Nous avons parlé longuement des étoiles filantes, de leur accumulation en essaims, en anneaux qui circulent et qui nous apparaissent comme venant de points radians distincts : on en compte aujourd’hui jusqu’à neuf. On désigne ces étoiles par le nom des constellations dont elles paraissent venir ; les perséides arrivant de Persée, les léonides du Lion, etc. ; dans une seule nuit et dans un seul Heu, on en voit jusqu’à onze mille. Outre ces amas, dont la régularité est connue, il y a les étoiles sporadiques qui semblent obéir au hasard seul. On a essayé de les compter. Un seul observateur en note environ trente par heure dans son horizon restreint, ce qui ferait environ trente mille pour la terre entière. Il ne s’agit ici que de celles qu’on aperçoit à l’œil