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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




31 octobre.

Après avoir discuté à perte de vue sur les élections dernières, sur la majorité nouvelle, sur le futur ministère, on en est venu, un peu tardivement peut-être, à s’apercevoir qu’au bout du compte, on ne savait ni ce qu’était réellement cette majorité ni comment pouvait s’opérer une sérieuse reconstitution de pouvoir, et on a fini par où l’on aurait du commencer : on a pris le parti d’attendre la réunion des chambres pour voir un peu plus clair dans une situation déjà passablement confuse par elle-même et encore plus obscurcie par toutes les polémiques. C’était dans tous les cas un moyen de gagner un peu de temps.

Maintenant elle a eu lieu, cette réunion des chambres, si attendue et si désirée. Depuis trois jours, la session est ouverte ; elle a même débuté par une petite échauffourée des radicaux, impatiens de se montrer. La question est de savoir ce que va être sérieusement cette situation parlementaire, ce qui en sortira, quels élémens de reconstitution ministérielle et de gouvernement elle va offrir. Désormais tout se presse. Ah ! sans doute il y a déjà un premier acte qui a son importance, ou, si l’on nous passe le mot, il y a un prologue de la pièce qui va être représentée : avant tout, avant la constitution définitive de la chambre, M. Gambetta a exprimé avec une insistance catégorique le désir d’être nommé président provisoire, et, pour son coup d’essai, la chambre nouvelle s’est empressée de répondre au désir de M. Gambetta en lui donnant cette présidence provisoire, réclamée comme une marque de sympathie et de confiance. C’est là, si l’on veut, une « indi-