du même genre, comme l’ouverture de la rue Impériale à Lyon, n’ayant donné que des résultats insignifians, il fallut le vif mouvement d’affaires produit après 1872 et les nécessités de la construction à Paris pour voir se produire les efforts tout récens que nous voulons décrire.
Sous l’empire, sous l’administration de M. le baron Haussmann, l’ouverture des grands boulevards et des nouvelles rues, l’élargissement et l’assainissement des anciens quartiers avaient donné un essor immense à l’industrie du bâtiment ; il n’est pas téméraire d’affirmer que, dans les dernières années, les travaux n’ont pas été moins importans et cela dans la zone même où avait opère la Société immobilière, conjointement avec MM. Pereire, propriétaires, comme elle, de vastes terrains. C’est à la suite du boulevard Malesherbes, près du parc Monceau, dans la plaine qui s’étend au-delà du faubourg du Roule, que les constructions se sont d’abord élevées ; puis les limites se sont élargies, le mouvement s’est étendu jusqu’à Chaillot et Passy, et l’avenue des Champs-Elysées forme aujourd’hui la ligné médiane d’un énorme chantier de bâtisses qui, après avoir atteint la rive droite de la Seine, l’a franchie et, sur la rive gauche, se répand du côté des Invalides et du champ de Mars. Sur bien d’autres points, l’essor n’a pas été moins vif, et il suffirait de citer au centre l’ouverture de l’avenue de l’Opéra, du boulevard Saint-Germain, le nivellement de la Butte-des-Moulins, etc., pour prouver que le temps actuel n’est point inférieur au régime précédent. Or, c’est précisément pour accomplir une grande partie de l’œuvre présente que des essais heureux de propriété collective ont été tentés, et c’est sur ce point qu’il est bon d’entrer dans quelques détails techniques.
Les nouvelles constructions se distinguent surtout par leur importance, leur luxe, et les fortes dépenses qu’elles nécessitent. Paris, après nos désastres, après le départ momentané des étrangers et des habitans les plus aisés, a vu revenir bientôt et en plus grand nombre que jamais cette population riche, prodigue, qui veut des demeures somptueuses et les paie sans marchander. Pour les construire, la bourse des petits propriétaires n’était pas suffisamment garnie. Dans les nouveaux quartiers où l’air et l’espace pouvaient s’obtenir largement, on a d’abord recherché les terrains les plus proches, qu’on a payés à des prix assez bas, 200 francs le mètre par exemple, dans le voisinage du parc Monceau : on y a construit des hôtels et des maisons de premier ordre avec des dépenses variant de 800 francs à 1,000 francs le mètre. Mais le terrain n’a pas tardé à croître en valeur à mesure que la demande dépassait l’offre ; les derniers mètres vendus place Malesherbes au-delà de l’ancien boulevard extérieur ont dépassé 500 francs le mètre : dans la plaine, ils valent encore plus de 300 francs. Sur les bords de la Seine, à