LA PREMIÈRE LUTTE DE FRÉDÉRIC II ET MARIE-THÉRÈSE
D’APRÈS DES DOCUMENS NOUVEAUX
IV[1].
MARIE-THÉRÈSE EN HONGRIE.
Sous l’empire des excitations menaçantes de Frédéric et dans la crainte de voir briser le fil d’une alliance précaire, Belle-Isle se décida à se rendre de sa personne à Versailles dans les premiers jours de juillet, pour presser lui-même en ce qui concernait la France l’exécution de la convention du 5 juin. Son voyage, aussitôt entrepris qu’annoncé, se fit avec la plus grande célérité. Il traversa Paris sans s’y arrêter autrement que pour changer de chevaux et sans même prendre le temps d’aller embrasser son jeune fils qui était au collège. Cette hâte était une leçon indirecte donnée aux lenteurs habituelles du cardinal, et il n’était pas fâché, d’ailleurs, de prendre en quelque sorte sur le fait et par surprise les intrigues qui, en son absence, auraient pu menacer sa position personnelle[2].