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Page:Revue des Deux Mondes - 1882 - tome 50.djvu/823

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quelconque de la Gascogne, un voyageur, suivant les lignes de crête des vallées, pourrait s’élever en rampe continue sur une direction sensiblement rectiligne, sans avoir à traverser aucun de ces innombrables affluens qui ne sillonnent le cône que dans le sens de ses génératrices.

A l’ouest de cette formation, touchant à la mer, s’étend la région des Landes, cône sablonneux rattachant son sommet à la génératrice médiane du cône de la Gascogne argileuse. A partir de ce sommet secondaire situé près de Gabarret, à une hauteur de 160 mètres au-dessus du niveau de la mer, on peut, d’une part, descendre en pente divergente continue vers un point quelconque de la région des Landes; d’autre part, remonter en rampe continue sur les massifs tertiaires étages au pied des Pyrénées, en suivant la ligne du faîte séparatif des affluens de la Garonne et de l’Adour. Tronçon parfaitement intact sur toute sa longueur de l’épanchement primitif qui donna naissance à tous les plateaux du pays, cette ligne présente une voie toute naturelle pour apporter les sédimens minéraux empruntés aux Pyrénées sur la région des Landes d’abord, et accessoirement, si on le jugeait utile, sur les plateaux de l’Armagnac et du Béarn.

Les besoins à desservir ne seraient pourtant pas identiquement les mêmes. Je ne parlerai donc que des Landes, dont le sol est exclusivement composé d’une épaisseur indéfinie, quant aux intérêts agricoles, de sable quartzeux constituant la matière inerte du sol végétal, auquel fait complètement défaut le limon argilo-marneux.

Notons en passant, pour ne pas avoir à y revenir, que sur toute l’étendue des Landes se trouve dans le sous-sol une formation particulière, l’alios, qui n’a rien de géologique, qui n’est autre chose que le sable naturel concrétionné par un ciment organique résultant de la décomposition des végétaux résineux de la surface. L’épaisseur de l’alios varie avec sa profondeur au-dessous du sol. En aucun cas, l’alios, à raison de son imperméabilité particulière, ne saurait être, comme on en a parfois manifesté la crainte, un obstacle sérieux à la mise en culture des Landes. Il ne nuit en rien au développement de la végétation forestière, et, à plus forte raison, ne saurait-il porter obstacle au développement des plantes alimentaires, qui ont un appareil radiculaire beaucoup moins profond.

Livrées au plus entier abandon, les Landes, il y a trente ans à peine, étaient aussi célèbres par leur insalubrité que par leur stérilité. Les eaux pluviales, retenues à la surface, n’ayant aucune issue tracée, sur un sol presque horizontal, y séjournaient en larges flaques croupissantes, que l’évaporation seule faisait disparaître aux premières