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résultats, pourraient bien ne pas être aussi rémunérateurs que les six premiers.

Le marché des titres des institutions de crédit et des actions des chemins français a été très peu animé et n’a présenté aucun intérêt. Les valeurs de ces deux groupes qui ont conservé fa meilleure attitude sont le Crédit foncier, la Banque de Paris, le Crédit lyonnais, le Nord et l’Orléans. Le Gaz s’est maintenu à 1,640 environ, l’Omnibus a fléchi au-dessous de 1,600.

Une lutte très vive est engagée entre acheteurs et vendeurs d’actions et de parts civiles de Suez. L’action a fléchi jusqu’à 2,550 et la part à 1,960 francs. Des rachats ont ramené le cours de 2,000 sur le second titre et celui de 2,650 sur le premier. L’assemblée générale tenue la semaine dernière a fourni à M. de Lesseps l’occasion de constater que l’entreprise tenait toutes les promesses qu’il avait faites en son nom. Eb 1870, le nombre des navires ayant passé par le canal était de 486, jaugeant 435,911 tonnes ; en 1881, il a été de 2,727 navires, jaugeant 5,794,401 tonnes. Le chiffre de 6 millions de tonnes sera largement dépassé en 1882. L’assemblée a voté un dividende de 68 fr. 80 pour les actions, de 89.45 pour les délégations, de 24.67 pour les centièmes de parts de fondateur.

Le 27 du mois dernier, s’est réunie l’assemblée générale des actionnaires du Crédit foncier et agricole d’Algérie. Les résultats obtenus pendant le premier exercice par cet établissement, placé sous le puissant patronage du Crédit foncier de France et auquel l’Algérie offre un champ d’affaires très vaste à exploiter, sont intéressans à constater. Ces résultats n’embrassent pas la période entière de l’exercice. Constituée, en effet, en décembre 1880, la société n’a pu fonctionner régulièrement que vers le mois de mars 1881. Néanmoins le compte de profits et pertes accuse le chiffre très élevé de 1,654,951 francs, dont il faut déduire 449,769 francs de dépenses.

Sur le bénéfice net, ramené ainsi à 1,205,182 francs, une somme de 500,000 francs environ représente un bénéfice extraordinaire réalisé lors de l’émission des actions des Magasins généraux de France et d’Algérie. Aussi est-ce dans une pensée de sage prudence que le conseil a proposé de limiter à 5 pour 100 du capital versé la rémunération des actionnaires, rémunération qui paraîtra encore fort avantageuse si l’on songe qu’elle s’applique à un exercice incomplet et à une période d’organisation. Les réserves ont été largement dotées et une somme de 250 francs a été reportée à l’exercice en cours, en sorte que le Crédit foncier et agricole d’Algérie peut être considéré comme définitivement entré dans la voie de prospérité où l’a précédé son aîné, le Crédit foncier de France.


Le directeur-gérant, C. BULOZ.