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Le board a un droit de veto sur le barrage de toute rue par les vestries pour cause de réparation ; mais il n’a pas d’autorité sur les compagnies des eaux et du gaz, si bien que quatre différentes administrations irresponsables ont le droit d’arracher le pavé des rues de Londres, sans parler des lignes télégraphiques souterraines. En vertu du Metropolis Management Act de 1878, aucun nouveau théâtre ou salle de concert ne peut s’ouvrir sans un certificat du board. Celui-ci peut forcer le propriétaire à faire les modifications nécessaires dans la construction de tout théâtre où le public serait exposé au danger d’incendie. Le board donne avis au propriétaire, et si les travaux indiqués ne sont pas exécutés, il y a une amende de 5 livres par jour de retard. Le contrôle de ces différentes matières est entre les mains d’inspecteurs (surveyors) placés sous l’autorité de l’ingénieur en chef.

Nous passerons rapidement sur les autres attributions du board : elles sont nombreuses, puisque le nombre d’Acts du parlement qui s’y rapportent n’est pas moindre que 98, et encore augmente-t-il sans cesse. Il est chargé d’assurer la salubrité de la capitale, et pour cela il réglemente l’exercice des métiers dangereux ou insalubres pour la communauté, la fabrication et le transport de matières explosibles. Il doit en outre protéger Londres contre les épidémies qui sévissent parmi les bestiaux ; il surveille activement, en vertu d’un ordre du conseil privé, les étables et laiteries de la métropole ; il existait en 1880 un millier d’étables et plus de 7,000 laiteries. On voit combien cette surveillance est nécessaire.

Le board est en quelque sorte une bonne à tout faire, a maid of all works, puisqu’il est le protecteur des nourrissons. Ainsi il est illégal de prendre à domicile plus d’un enfant âgé de moins d’un an pour le nourrir loin de ses parens, à moins que la maison n’ait été enregistrée par l’autorité locale. Pour Londres, le board est l’autorité compétente ; il fixe le nombre d’enfans qui peuvent être pris par une seule personne, fait une enquête sur la moralité de celle-ci. 339 inspections ont été faites en 1880, à la suite d’annonces dans les journaux. 354 enfans ont été trouvés dans des maisons non enregistrées : la plupart étaient des enfans illégitimes et étaient abandonnés aux soins de personnes âgées et incapables d’accomplir leur devoir. Le plus souvent les nourrissons étaient mal tenus, et les personnes qui s’en étaient chargées n’avaient pour vivre que les quelques shillings que les parens payaient pour l’entretien de leurs enfans. Il y avait en tout 23 maisons enregistrées, qui ont été visitées 341 fois dans l’année (1880). Le board propose d’étendre le bénéfice de cette protection aux enfans âgés de cinq ans.