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LE
SALON DE 1882

LA SCULPTURE.

Les arts sont destinés à changer sans cesse ; ils ne peuvent se fixer même à la perfection. Cependant personne ne saurait dire à l’avance quelle figure et quel caractère ils auront demain. Aussi leurs transformations sont-elles toujours pour nous comme soudaines et, si peu qu’elles aient d’importance, en sommes-nous frappés. Chaque jour des tentatives qui nous semblent singulières et contradictoires se produisent sous nos yeux, et nous n’imaginons pas que les élémens qu’elles portent avec elles puissent jamais se combiner ; cependant une force secrète les rapproche, en marque la relation, en dégage l’harmonie : et tout à coup l’art nous apparaît avec une physionomie nouvelle. Ce qui fait alors son originalité, c’est qu’il nous donne la somme de ces aspirations que nous regardions comme inconciliables. Au premier abord, on serait tenté de croire que ce sont d’autres idées et d’autres formes qui se manifestent. Mais qu’on ne se laisse pas aller à trop d’illusions. Peut-être, tout