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pendant quelques mois, du service international des avis météorologiques, qui ne tarda pas à faire retour à l’Observatoire national, aussitôt que Le Verrier en eut repris la direction (février 1873). Après sa mort (1877), la nécessité de détacher le service météorologique de l’Observatoire de Paris fut comprise par tous les hommes au courant de ces questions, et le décret du là mai 1878 donna satisfaction à un vœu souvent formulé, en créant le « Bureau central météorologique ; » Placé sous la direction d’un homme éminent que de beaux travaux sur diverses questions d’optique et d’électricité ont depuis longtemps mis au premier rang de nos physiciens, le Bureau central n’a pas tardé à imprimer à la météorologie pratique une vigoureuse impulsion. Il reçoit chaque jour les observations de cent vingt stations disséminées à la surface de l’Europe et de l’Afrique, depuis Bodö, au nord de la Norvège, jusqu’à Laghouat, au sud de l’Algérie, et depuis Moscou jusqu’à la Corogne ; le câble qui relie le Brésil à l’Europe a permis d’étendre le réseau jusqu’à l’Ile Madère.

Les dépêches comprennent les observations faites le matin à sept heures et la veille à six heures du soir, concernant la pression atmosphérique, la température, l’humidité, la direction et la force du vent, l’état du ciel, les températures minimum du matin et maximum de la veille, ainsi que la quantité d’eau tombée et, pour les stations maritimes, l’état de la mer. L’ensemble de ces observations est publié chaque jour dans le Bulletin international du Bureau central météorologique de France sous forme de tableaux numériques et de cartes où sont figurées : 1o les isobares ou courbes d’égale pression échelonnées de 5 millimètres en 5 millimètres ; 2o les courbes qui réunissent les points où la variation de pression depuis la veille est la même ; 3o les isothermes, ou courbes d’égale température, tracées de 5 en 5 degrés. Des flèches pennées et d’autres signes particuliers indiquent sur ces cartes l’état du ciel, la direction et la force du veut, l’état d’agitation de la mer, les pluies, les chutes de neige, les orages. C’est par l’interprétation de ces hiéroglyphes qu’on parvient à formuler les prévisions que le Bureau central adresse chaque jour, à midi, à tous les ports français, au nombre de quatre-vingt-cinq. En même temps, d’autres avertissemens concernant les probabilités de pluie, de neige, d’orages, de gelées blanches, etc., sont expédiés aux communes qui ont souscrit un abonnement annuel, et pendant les six mois d’été à celles qui se contentent d’un abonnement semi-annuel. La discussion d’une seconde série de télégrammes que les stations françaises transmettent au Bureau central à deux heures du soir et auxquels s’ajoutent deux dépêches d’Irlande, permet de vérifier et de rectifier au besoin l’avertissement du matin expédié aux ports. Le Bulletin est