principal des nombreux partisans de l’hypothèse de l’aspiration, qui cherchent l’origine de tous les mouvemens tourbillonnaires dans des courans ascendans causés par réchauffement du sol. Après les travaux du météorologiste américain Espy, cette hypothèse a trouvé d’habiles défenseurs dans M. Th. Reye et M. Peslin, qui ont fait intervenir dans la question la théorie mécanique de la chaleur. On suppose qu’une nappe d’air surchauffée au contact du sol sous l’influence d’un soleil ardent finit par se trouver dans un état d’équilibre instable : il suffit dès lors d’un trouble accidentel pour rompre le charme, et des courans d’air chaud qui affluent de tous les côtés s’engouffrent dans la trouée pour monter à des hauteurs vertigineuses. L’ascension des colonnes d’air léger est singulièrement facilitée par la présence de la vapeur d’eau, qui, en se condensant dans les régions supérieures plus froides, dégage de la chaleur qui entretient, pour ainsi dire, la dilatation de l’air et la poussée verticale qui en résulte. Mais les différences de température qui peuvent exister dans l’atmosphère sont-elles comparables à celles que produit un feu allumé dans un foyer, et la gaine d’air froid qui entoure une colonne ascendante peut-elle jouer le rôle d’une cheminée qui active le tirage ? M. Reye a calculé la vitesse que doit prendre, dans certaines conditions, un courant ascendant d’air chaud saturé de vapeur d’eau, et il a trouvé ainsi des vitesses considérables ; mais il a complètement oublié de tenir compte, dans ses calculs, de la résistance du milieu ambiant, qui est ici du même ordre que la force impulsive.
Pour rendre compte du mouvement giratoire des vents d’aspiration, on a recours à la rotation de la terre, qui fait dévier en sens contraires les courans attirés du nord et du sud, et leur imprime des obliquités analogues à celles des alizés et des contre-alizés ; l’effet doit augmenter avec le diamètre du tourbillon, qui, parfois, dépasse 2,000 et même 3,000 kilomètres. Quant au mouvement de progression du centre, l’explication la plus acceptable était encore celle qui avait été proposée par M. Mohn. D’après cet auteur, les grandes pluies qui accompagnent un cyclone dans sa marche se produisent à l’avant ; à l’arrière, le ciel est moins chargé de nuages, il ne pleut pas ; dès lors, le mouvement de translation du centre pourrait avoir pour cause la différence de pression entre l’arrière et l’avant, due à la condensation des vapeurs. Mais l’on voit des dépressions barométriques, et même des tornades, marcher sans qu’il tombe une goutte de pluie, et M. Loomis, après avoir discuté un grand nombre de cas de ce genre, conclut que « la pluie n’est point essentielle à la formation des aires de basse pression et n’est pas la cause principale de leur mouvement de progression. »
Comme s’ils sentaient eux-mêmes la faiblesse de leurs