du temps, à l’exemple du bois de nos arbres. Même en examinant les tiges adultes de ces anciens végétaux, on ne rencontre en elles qu’un anneau très mince de bois proprement dit ; la moelle remplit tout le reste, et l’écorce même, sauf à l’extérieur, présentait souvent une consistance lacunaire ou spongieuse. M. Grand’Eury a conclu de tous ces faits que l’atmosphère, et par conséquent l’air ambiant, étaient alors saturés d’humidité et assez chauds pour que cette humidité se maintînt constamment à l’état de vapeur, entraînant de temps à autre, par excès de saturation, des précipitations aqueuses dont la violence était excessive et dont la preuve résulta de la manière dont les débris végétaux abattus sur le sol ont été balayés et finalement entraînés.
De nos jours, cette structure, lâche et succulente, est surtout propre aux végétaux aquatiques ; mais ceux-ci, lorsqu’on les soustrait au contact de l’eau, se flétrissent rapidement ; ils s’affaissent dès que l’évaporation leur enlève par tous les pores le liquide qui remplissait les mailles et les interstices de la trame cellulaire. Il en aurait été de même des végétaux carbonifères, s’ils s’étaient trouvés exposés à l’influence de notre atmosphère relativement sèche. Loin de dresser leurs tiges, d’étendre leurs rameaux et de déployer leur couronne de feuillage, ils seraient retombés inertes et promptement épuisés. Ils auraient été incapables de résister aux efforts de l’évaporation incessante qui agirait sur des surfaces n’ayant pas la fermeté des tégumens inertes qui servent d’étui à nos troncs. Il fallait donc qu’il en fût autrement du temps des houilles, et les plantes de cet âge, sous le bain de vapeur où elles plongeaient, presque sans bois, gorgées de suc et de parties molles intérieures, prolongeaient leurs pousses sans rien perdre de leur vigueur et parvenaient à atteindre une hauteur considérable. D’après M. Grand’Eury, c’est précisément cette poussée que ne ralentissait aucune saison, cette extension continue allant jusqu’à l’épuisement, sans repos ni alternatives, qui caractérise les végétaux des houilles. Il faut concevoir une accumulation de parties aussi rapidement évoluées que promptement épuisées, s’amoncelant sur le sol et faisant place à d’autres jets, pour expliquer le dépôt des lits de combustible, qui ne sont qu’une résultante de tous les résidus. Une végétation aussi exorbitante n’a pu être le produit que d’une chaleur ultra-tropicale unie à l’humidité la plus prononcée, se maintenant toujours égale à la surface d’un globe dépourvu de saisons, ou ne connaissant en fait de saisons que des intervalles de calme relatif et de déversemens pluvieux. — Mais ces intervalles de calme faut-il se les figurer avec un ciel étincelant de clarté ? La question a été touchée par M. Grand’Eury. Il lui semble qu’une vive lumière est indispensable pour rendre