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LE
DEPOT LEGAL
ET NOS COLLECTIONS NATIONALES


I

Dernièrement, au cours de recherches poursuivies à la Bibliothèque, j’ai été amené à constater de singulières lacunes. Il m’a paru intéressant de découvrir la cause et d’étudier le mécanisme d’une institution sans laquelle nos collections nationales seraient privées de ce qui constitue leur richesse. Je veux parler du dépôt légal, qui oblige tout imprimeur à remettre à l’état deux exemplaires de toute feuille sortant de ses presses.

Il semble inutile ici de remonter aux origines. Dès François Ier, la librairie du château de Blois eut le droit de recevoir tout ce qui paraissait. Plus tard, lorsque les privilèges de publication furent accordés par lettres royales, n’était-il pas tout naturel qu’en échange de cette faveur les collections publiques reçussent un certain nombre d’exemplaires ? Au XVIIIe siècle, quatre au moins devaient être remis entre les mains du chancelier, et, si plus d’un s’égarait en route, il en arrivait au moins deux à la Bibliothèque du roi.