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Page:Revue des Deux Mondes - 1883 - tome 56.djvu/964

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compagnies touchant la réduction des tarifs intérieurs. On cherchera seulement à régler les tarifs de transit et d’importation dans les conditions les plus favorables possible pour notre commerce et notre importation. Il sera fait deux parts des excédons futurs de recettes des compagnies, l’une étant affectée à la construction des nouvelles lignes, l’autre réservée aux compagnies comme augmentation de leurs bénéfices distribuables. Ces points étant admis comme bases générales de la transaction, les compagnies se chargent de construire et d’incorporer dans leurs réseaux respectifs les lignes faisant partie du programmé Freycinet.

Si les négociations aboutissent, comme on l’espère, les compagnies, pour se procurer les capitaux nécessaires à leurs travaux, devront émettre des obligations, Mais elles ont à craindre de voir le gouvernement venir leur faire concurrence sur le marché financier en payant à ses créanciers un intérêt plus fort que celui que paient elles-mêmes les compagnies. C’est donc pour faciliter les futures émissions d’obligations que l’état, d’une part renonçant à emprunter lui-même, de l’autre aurait résolu d’opérer la conversion de la rente 5 pour 100.

Quand se fera la conversion ? La note du Voltaire est sur ce point très affirmative. L’opération se fera, dit-elle, vers la rentrée des chambres, c’est-à-dire du 19 au 30 avril. La date exacte dépendra de l’état du marché. Le projet sera déposé sur le bureau de la chambre des députés au début de l’une des séances. Le ministre des finances demandera l’urgence et la discussion immédiate. La commission se réunira sur-le-champ et fera son rapport séance tenante. Aussitôt le vote de la chambre acquis, le projet sera porté au sénat, où la même procédure sera suivie. Le gouvernement voudrait en finir en une seule journée, de manière que la loi fût, dès le lendemain, promulguée par le Journal officiel.

Les valeurs ont occupé médiocrement l’attention pendant cette quinzaine. Quelques-unes seulement ont subi des fluctuations de cours d’une réelle importance et ont donné lieu à des transactions actives. L’action Suez a baissé de 150 francs sur la diminution des recettes, et principalement sur les réalisations précipitées du syndicat. Les actions du Nord, du Lyon et de l’Orléans ont été assez recherchées par la spéculation en vue de l’accord probable avec l’état. La Compagnie du gaz a reçu communication de l’arrêté rendu par le préfet pour la diminution du prix du gaz de 30 à 25 cent, le mètre cube. Elle vient à son tour d’assigner la Ville de Paris, et le procès est engagé. L’action, sur laquelle a été détachée un coupon de 70 francs, s’est maintenue très ferme à 1,450 francs. Les fonds étrangers sont toujours bien tenus. L’Italien a cependant reculé de 91 fr. 50 à 91 francs, malgré l’excellente impression produite par l’exposé financier de M. Magliani.


Le directeur-yèrant i G. Butez.