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d’une immense macchia. L’année suivante, il s’est attaché plus particulièrement à la voie Appienne, qui traverse tout ce territoire, et aux nombreuses voies antiques qui sillonnent la vaste palude. La troisième année fut spécialement consacrée à l’étude des campagnes véliternes, aujourd’hui désertes, jadis fort habitées et cultivées, ainsi qu’à l’examen attentif des antiquités de Terracine. L’ouvrage qui doit sortir de ces recherches, et dont la première section paraîtra dans quelques mois, aura ce titre : la Voie Appienne et les Terres pontines dans l’antiquité. L’auteur en a détaché une monographie de Terracine qui s’imprime en ce moment. Dans l’étude générale, M. de La Blanchère se propose de suivre la voie Appienne à travers chacune des régions naturelles qui se partagent les terres pontines ; il donnera pour chacune de ces régions une carte indiquant les restes antiques avec les plans et dessins nécessaires ; il recherchera l’état ancien aux diverses époques, les conditions d’habitabilité, de culture et de vie, les résultats de la conquête et de l’occupation romaines, les tentatives de bonification, le site des anciennes villes. Dès maintenant, l’auteur a commencé dans nos Mélanges une série intitulée Villes disparues. Pline l’Ancien nous dit qu’il serait fort embarrassé de fixer l’emplacement de cinquante-trois cités du Latium ; les enceintes considérables qu’on retrouve en grande quantité aujourd’hui sur les sommets du centre de l’Italie correspondent évidemment à ces antiques souvenirs ; on comprend que l’identification de quelques-uns de ces lieux serait d’un grand secours pour la géographie et l’histoire.

Mais plus intéressantes encore et d’une valeur plus pressante sont les pages que l’auteur a consacrées dans le même recueil à un sujet vers lequel l’attention publique va se tourner plus que jamais en Italie, l’ancien drainage de l’agro romano. — Il a étudié sous ce rapport le versant du volcan Latial compris dans le bassin pontin. Ces campagnes de sol volcanique étaient, à une époque ancienne qu’il faudra déterminer » munies de tout un système de drainage profond, agissant au moyen de cuniculi percés à travers les tufs de la contrée entière. Il en était de même dans toute la campagne du Latium et dans l’Étrurie méridionale, dont les terrains sont le produit du volcan Sabatin. Signalés par un habile ingénieur de Velletri, M. P. di Tucci, dans un petit livre plein de faits bien observés et publié en 1878[1], ces cuniculi ont été étudiés en commun par lui et par M. de La Blanchère, qui a dressé une carte de plusieurs de

  1. Sous ce titre : Dell’antico e presente Stato della Campagna romana in rapporte alla salubrita dell’aria e alla fertilità del suolo.