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précises fondées sur de nombreuses expériences et une longue pratique, Voici, d’après M. Morin, le volume d’air à extraire et à introduire, par heure et par individu, dans divers édifiées publics :

Écoles d’enfans, 12 à 15 m. c., écoles d’adultes, 25 à 30 ; amphithéâtres, 30 m. c, Salies d’assemblées et de réunions prolongées, 60 m, c ; salles de spectacle, 40 m. c. Casernes, de jour, 30 m c. ; de nuit, 40 à 50 m. c. Ateliers ordinaires, 60 m. c. ; ateliers insalubres, 100 m. e. Hôpitaux : malades ordinaires, 60 à 70 m. c, ; blessés et femmes en couches, 100 m. c ; en temps d’épidémie, 150 m. c, Prisons, 50 m. c. Écuries, étables, 180 à 200 m. c. Ces nombres représentent certainement le maximum de ce qu’on peut raisonnablement demander. M. Mouchardat en trouve quelques-uns exagérés ; la clinique, dit-il, n’a pas confirmé l’utilité des ventilations excessives.

En dehors du renouvellement de l’air, la ventilation donne encore le moyen d’obtenir une température à peu près constante, — en hiver, par l’introduction d’un air préalablement chauffé ; en été, par l’introduction d’air frais puisé dans les caves. D’après M, Morin, les températures qu’il ne faudrait pas dépasser dans les lieux de réunion sont les suivantes : salles d’asile, écoles, ateliers, casernes, 15 degrés ; salles de spectacle, amphithéâtres, salles d’assemblées, 19 à 20 degrés ; hôpitaux, 16 à 18 degrés (10 à 12 degrés dans les salles d’opérations et de blessés). Lorsqu’on peut disposer d’un souterrain salubre, exempt d’humidité, il est quelquefois facile de se procurer, pendant l’été, une température agréable sans trop de frais. « Depuis plusieurs années déjà, dit le général Morin, le cabinet de la direction du Conservatoire des arts et métiers, situé au rez-de-chaussée et exposé au midi, est, pendant les journées de grandes chaleurs, maintenu à volonté à la température de 23 à 24 degrés, quand celle de l’air extérieur est de 25 à 30 degrés. Il a suffi pour cela d’y déterminer à l’aide de trois becs de gaz placés dans la cheminée, l’introduction de 500 à 600 m. c. d’air aspiré des caves par heure. A l’aide d’une disposition plus simple encore, le laboratoire de M. fl. Deville, à l’École normale, est également maintenu à la température de 23 degrés quand celle de l’air extérieur est de 32 degrés, l’air des caves y afflue par le seul effet de l’aspiration naturelle qu’exerce la toiture vitrée, dont il suffit d’ouvrir quelques châssis. » Des résultats analogues ont été obtenus au palais du Corps législatif.

La réfrigération artificielle de l’air est une question vitale pour l’avenu : des colonies que nous essayons de fonder sous des climats torrides. Si l’on parvenait à la résoudre d’une manière satisfaisante, l’art de l’acclimatation aurait fait un grand pas. Il faudrait que,