et de celle-ci, qui suit de près :
- Ah ! je me moque bien de tout ceci, vraiment ! ..
et de la conclusion, qui passe le reste :
- On est de son parti, voilà !
J’avoue que ces calembredaines tragi-comiques attribuées à Condé m’agacent prodigieusement. Dans le cours d’une longue analyse, j’ai mis assez de scrupule à citer les meilleurs vers de Mlle Arnaud pour avoir le droit de ne pas lui cacher ici mon sentiment : ces adieux de Mlle du Vigean et de son héros me paraissent détestables. D’honnêtes gens qui s’étaient aimés se séparaient au XVIIe siècle avec d’autres façons. Je n’ose citer encore le discours d’Antiochus à Bérénice, dans le premier acte de ce chef-d’œuvre, pour lequel le prince de Condé justement professait une spéciale tendresse : on accuserait sans doute l’artifice de la tragédie classique ; on protesterait que la nature n’a jamais parlé de la sorte. Je préfère recommander à Mlle Arnaud la fin de cette délicieuse lettre de rupture adressée au comte de Maulevrier par Mme de Fouquerolles et que Mme de Montbazon voulut prêter à Mùe de Longueville ; au moins, si l’on calomniait la belle duchesse, ne lui supposait-on pas un vilain style : « Je ne veux plus vous donner d’autre punition de votre négligence à me voir que celle de vous en priver tout à fait ; je vous prie de ne plus venir chez moi, parce que je n’ai plus le pouvoir de vous le commander. » Que si l’on trouve cette cadence un peu précieuse et s’il faut choisir entre les grossiers et les précieux, je confesse que je me range avec ceux-ci, au moins quand il s’agit de faire parler un héros du XVIIe siècle et son amie : — « on est de son parti, voila ! » comme dit le Condé de Mlle Arnaud… Mais je suis aussi du parti des personnes lettrées et des talens nouveaux ; et c’est pourquoi, malgré les réserves que j’ai dû faire, je salue avec plaisir l’auteur de Mademoiselle du Vigean.
Louis GANDERAX,.