brut que doit être capitalisée la valeur des actions, et celles-ci paraissent bien à leurs prix aux cours actuels.
Les titres de la Compagnie de Suez ont eu un marché beaucoup plus calme pendant cette quinzaine. Le rejet de la motion Northcote et les déclarations de M. Gladstone ont mis fin aux débats passionnés qui s’étaient engagés au parlement britannique à la suite du retrait de la convention conclue entre le cabinet anglais et M. de Lesseps. La situation est redevenue ce qu’elle était avant l’ouverture des négociations. Le gouvernement britannique exerce une influence incontestée et indiscutable sur la direction des affaires de la Compagnie par l’intermédiaire de ses représentans dans le conseil d’administration, et la Compagnie va entreprendre elle-même, à ses risques et périls et à ses frais, la construction du second canal. On peut tenir pour assuré que de nouvelles négociations seront ouvertes sur cette grave question, et l’attitude adoptée jusqu’ici par les ministres de la reine permet d’espérer que l’accord finira par s’établir.
Les sociétés de crédit ont fait peu parler d’elles depuis quinze jours, la situation ne s’étant modifiée pour aucune d’elles, et la pénurie d’affaires ne paraissant pas devoir cesser de sitôt. Il y a eu progression de cours sur le Crédit foncier et la Banque de Paris en ce qui concerne les valeurs françaises de ce genre, et sur la Banque ottomane et le Crédit mobilier espagnol, dans le groupe des valeurs d’établissemens de crédit étrangers.
L’obligation unifiée d’Egypte se tient, avec une fermeté remarquable, à 360, malgré l’extension du choléra dans la Haute-Egypte, les menaces d’une crue exagérée du Nil, et l’incertitude qui semble planer sur les desseins du gouvernement anglais concernant la durée de l’occupation militaire du pays. La spéculation voit le paiement du prochain coupon pleinement assuré, ce qui l’encourage à conserver ses positions, et ne peut admettre d’ailleurs que M. Gladstone songe sérieusement à abandonner l’Egypte a son propre sort.
Parmi les valeurs industrielles, se sont spécialement distinguées par leur ferme tenue : la Compagnie transatlantique, qui n’a rencontré aucune concurrence disposée à lui disputer l’exploitation des services postaux pour les États-Unis et les Antilles; le Gaz, qui s’est relevé d’une vingtaine de francs sur les cours antérieurs; l’Omnibus, qui a été l’objet de rachats empressés sur l’hypothèse, assez vraisemblable, qu’une transaction finira par s’établir entre les exigences de la municipalité et les fins de non-recevoir de la Compagnie.
Le directeur-gérant : C. BULOZ.