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paraissent se heurter à de bien grandes difficultés. On cote péniblement 57 1/2 à la veille du détachement du premier coupon trimestriel. Le 5 pour 100 Turc et la Banque ottomane ont baissé dans une proportion très sensible, tant à cause des appréhensions que suscite l’état troublé de la péninsule des Balkans que par suite de la résolution prise par les fondateurs de la société de la régie cointéressée des tabacs en Turquie de renoncer pour l’instant à toute émission publique ou vente à la Bourse des actions de la nouvelle société.

La baisse n’a pas épargné nos principales sociétés de crédit, la Banque de France exceptée. Bien que le Crédit foncier voie progresser régulièrement les opérations de prêts, ses actions ont fléchi de 10 francs, à 1,287. La Banque de Paris, plus atteinte, a perdu environ 40 francs. On avait fait circuler à tort le bruit de pertes qu’aurait subies cet établissement du fait d’entreprises auxquelles il se serait intéressé en Amérique. Un motif plus sérieux de la baisse est la crainte que la Banque de Paris ne puisse pas réaliser, dans un exercice aussi pauvre en affaires que celui de 1883, des bénéfices assez considérables pour assurer la répartition du dividende habituel de 60 francs. Rien à dire de la plupart des autres établissemens, Crédit lyonnais, Société générale, Comptoir d’escompte, Banque franco-égyptienne, Banque d’Escompte, tous réduits à l’inaction la plus complète.

Les actions des chemins français se sont tenues avec fermeté, la spéculation les ayant laissées de côté à peu près complètement. L’état d’avancement des travaux du tunnel de l’Arlberg provoque quelques achats en actions des Chemins lombards, tandis que les Chemins autrichiens ont plutôt quelque peine à se maintenir à 675. Ce n’est que dans quelques mois que l’on pourra constater l’effet, sur les recettes et, par conséquent, sur les dividendes futurs des Chemins espagnols, de l’application commencée, le 1er septembre, de la détaxe de 10 pour 100.

Presque toutes les actions de nos grandes compagnies industrielles, Suez, Gaz, Omnibus, Voitures, ont légèrement faibli. En général, au contraire, les obligations de toutes ces sociétés, aussi bien que celles des chemins de fer, constamment recherchées par les capitaux de placement, ont fait preuve d’une grande fermeté.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.