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Page:Revue des Deux Mondes - 1883 - tome 59.djvu/937

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REVUE DRAMATIQUE

Comédie-Française : les Maucroix, comédie en 3 actes, de M. Albert Delpit. Porte-Saint-Martin : Froufrou (reprise). — Odéon : la Famille d’Armelles, drame en 3 actes, de M. Jean Marras. — Vaudeville : les Affolés, comédie en 4 actes, de MM. Gondinet et Pierre Véron. — Palais-Royal : Ma Camarade, comédie en 5 actes, de MM. H. Meilhac et Ph. Gille.

Après la première représentation des Maucroix, M. Emile Augier embrassa l’auteur : « Eh bien! mon cher enfant, lui dit-il, cette fois encore vous vous êtes jeté d’un quatrième étage, et vous êtes retombé sur vos pieds. » On connaît, en effet, les façons de M. Albert Delpit, son goût des situations escarpées, son habitude de s’en précipiter ; il serait à craindre, pour tout autre, que de tels sauts ne fussent des chutes ; sain et sauf, après chaque épreuve, notre ami et collaborateur salue le public galamment.

Quel est donc le point capital des Maucroix? La rivalité de deux frères, l’un légitime, l’autre bâtard. — Et c’est là ce qu’on trouve d’un ragoût si fort, pour un plat de M. Delpit? La matière n’est pas neuve, et, ces jours-ci, le Bel Armand nous donnait l’occasion d’écrire qu’on commençait à la trouver fade. — Oui, mais le sujet du Fils naturel était-il neuf quand parut le Fils de Coralie? L’auteur l’avait renouvelé et relevé d’un piment si particulier que le public se réjouit de s’en faire emporter la bouche; de même pour les Maucroix. Par une métaphore plus séante au caractère de M. Delpit, disons que ce jeune capitaine