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LE
ROYAUME SOLITAIRE

I. Histoire de l’église de Corée, par M. Ch. Dallet, missionnaire. Paris ; Palmé. — II. History of Corea, ancient and modern, by the rev. John Ross Paisley. — III. Statistiques officielles des douanes japonaises avec la Corée. Yokohama.


À la suite d’une révolution récente en Corée, révolution qui a porté au pouvoir un parti favorable aux étrangers, les puissances d’Occident, ainsi que les États-Unis d’Amérique, ont saisi avec empressement l’occasion de traiter avec le souverain d’un pays à peu près inconnu. Leurs propositions ont été acceptées, et l’ouverture du « royaume solitaire, » ainsi qu’il est appelé dans l’extrême Orient, n’est plus qu’une question de jours. La Grande-Bretagne, les États-Unis, l’Allemagne, ont déjà le droit d’y porter leurs produits, et leurs nationaux peuvent séjourner, dès aujourd’hui, dans les ports coréens où les Japonais sont installés depuis plusieurs années.

La France aurait également joui des mêmes privilèges sans la demande mise en avant par notre consul à Tien-Tsin, l’honorable M. Dillon, d’accorder à nos nationaux et aux missionnaires français le droit d’acquérir des terrains dans l’intérieur du pays. Cette prétention, peut-être trop tôt formulée, a été repoussée, ainsi qu’il était facile de le prévoir, par un gouvernement soupçonneux, despotique, depuis longtemps renommé par des persécutions cruelles