de vents propices. Les lépidoptères nocturnes sont infiniment plus nombreux que les diurnes ; on regrette qu’ils n’aient pas encore été bien recherchés. Sur les terres néo-zélandaises, il y a des insectes diptères, et l’un d’eux s’est tout de suite fait connaître des voyageurs: c’est une mouche piquante, la mouche des sables, comme on l’appelle, une petite espèce de la famille des taons. Sur certaines plages, elle cause à l’homme de véritables tourmens, et le passant s’étonne, car il a lu qu’en cette partie du globe on n’a point à redouter de bêtes malfaisantes. Il y a quantité d’araignées, en général fort inoffensives, et si l’une d’elles est réputée dangereuse, les idées qui règnent chez divers peuples apprennent qu’il faut se défier de l’assertion. On rencontre une de ces curieuses araignées maçonnes qui construisent dans le sol des demeures que les naturalistes citent à juste titre parmi les chefs-d’œuvre de l’industrie animale. En Europe, vit une araignée aquatique habile à tisser une cloche à plongeur, qu’elle assujettit entre les herbes des ruisseaux ou des étangs. Fait plus extraordinaire encore, unique même, à la Nouvelle-Zélande, une araignée habite la mer.
Une température très modérée et même faible, une humidité très persistante, sont des conditions favorables à la vie des mollusques terrestres. Aussi, escargots ou limaçons abondent-ils à la Nouvelle-Zélande; quelques-uns d’entre eux, d’une taille supérieure à notre escargot des vignes, portent une fort belle coquille. Plusieurs de ces mollusques appartiennent à des genres qu’on trouve, soit en Australie, soit à la Nouvelle-Calédonie, mais toutes les espèces ont été reconnues absolument distinctes par les naturalistes spéciaux. Une semblable constatation à l’égard d’animaux qui ne peuvent être transportés d’un rivage maritime à l’autre que d’une façon bien accidentelle a une portée considérable. Dans les eaux douces : étangs, lacs ou rivières, il y a des mollusques en certain nombre ; quant aux poissons, c’est la misère : on ne pêche que des anguilles d’une espèce qui fréquente également les fleuves de l’Australie[1]. Longtemps on affirma qu’aucun batracien ne vivait à la Nouvelle-Zélande. Un jour pourtant, un naturaliste rencontra une grenouille dans la province d’Auckland ; on prétendit que le batracien était d’importation étrangère, mais l’auteur de la découverte en repoussa l’idée avec une extrême énergie, s’appuyant sur le caractère très particulier de l’animal trouvé dans le pays[2]. Sur ces îles fameuses dont le capitaine Cook a tracé la configuration, n’habitent ni tortues, ni crocodiles, ni serpens ; les seuls reptiles qu’on