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REVUE LITTERAIRE

LA LEGENDE ET LE CULTE DE KRICHNA

I. Les Religions de l’Inde, par M. A. Barth, 1re édition. Paris, 1879 ; Fischnacher, et 2e édition. Londres, 1882 ; Trübner. — II. Essai sur la légende du Buddha, ses origines et son caractère, par M. E. Sénart. Paris, 1882 ; Leroux. — III. Le Bhagavata Purana, ou Histoire poétique de Krichna. Traduit et publié par Eugène Burnouf, t. IV, par M. Hauvette-Besnault. Paris, 1884 ; Imprimerie nationale.

On désigne dans l’histoire de la littérature indienne, sous le nom générique de Pouranas, lequel veut dire Antiquité, dix-huit grandes compositions poétiques, d’inégale étendue, formant ensemble le total énorme de seize cent mille vers ; de date relativement récente, puisque la plus ancienne d’elles toutes ne saurait remonter au-delà du VIIIe siècle de notre ère ; et dont le caractère général, facile à reconnaître, est assez difficile à déterminer avec exactitude pour que les Hindous eux-mêmes n’y fussent point parvenus sans le secours des Européens. Mais, depuis bientôt un demi-siècle, deux Pouranas, — les plus importans, sinon les plus volumineux de tous, — ont été traduits, l’un en anglais, le Vichnou Pourana, par le célèbre Horace Hayman Wilson, et l’autre en français, le Bhagavata Pourana, par Eugène Burnouf, notre plus illustre indianiste. Eclairées par les traditions des brahmanes et les éclairant à leur tour de bien plus de lumière qu’elles n’en ont reçu, les notes précieuses que Wilson a mises à sa traduction et les larges introductions dont Burnouf a fait précéder les volumes de la sienne permettraient presque de dire que le caractère d’un Pourana est de n’en pas avoir qui lui soit