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Banque d’escompte 20, le Crédit lyonnais 10, la Banque franco-égyptienne 18 ; la Banque ottomane est en baisse de 30 francs, malgré l’assemblée qui vient de se tenir à Londres et où la répartition d’un dividende de 25 francs a été votée.

Les Chemins étrangers ont subi l’influence de ce découragement général.

L’Autrichien a reculé de 7 francs, le Lombard de 15, le Nord de l’Espagne de 20, le Saragosse de 12.

La liquidation de fin juin va donc s’effectuer en grande baisse. Il est peu probable qu’elle se heurte à de grosses difficultés, les plus importantes positions ayant été dégagées à l’avance. Quelque gravité que puissent présenter les faits qui ont provoqué cette panique de bourse, ils ne justifieraient nullement les exagérations auxquelles certains baissiers voudraient sans doute entraîner la spéculation. Il est à espérer que le monde financier va recouvrer promptement le sang-froid et la réflexion, et que, d’autre part, l’épargne, qui s’est montrée justement indécise et réfractaire dans les hauts cours, jugera que les prix actuels lui offrent plus d’une occasion de placemens intelligens et avantageux. Il y a certainement des valeurs qui n’ont baissé, dans la tourmente des derniers jours, que par suite d’une atonie extraordinaire des transactions et de l’absence momentanée de toute contre-partie. Le retour à des prix plus raisonnables, pour ces valeurs, sera aussi rapide que la dépréciation dont elles ont été frappées.

Le Comptoir d’escompte a émis, le 26 courant, un emprunt en rente 3 pour 100 du gouvernement portugais. Il est douteux que cette opération ait obtenu le moindre succès. On ne pouvait, en vérité, choisir, pour lancer une souscription de ce genre, un moment moins favorable.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.