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Page:Revue des Deux Mondes - 1884 - tome 65.djvu/726

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Les actions de nos grandes compagnies commencent à souffrir quelque peu de la persistance, malheureusement très prévue, des diminutions de recettes. Le Lyon et le Nord ont perdu environ 10 francs. Le Midi et l’Orléans, dont les dividendes sont à l’abri de tout mécompte, se sont maintenus aux cours précédens. L’Est et l’Ouest ne donnent lieu qu’à de rares négociations au comptant. Les obligations des grandes lignes continuent à se négocier sans peine, les petits capitaux réservant toute leur fortune à ce placement ; mais le cours de 370 francs est difficilement dépassé.

Les Chemins autrichiens et lombards sont sans changement. La ligne de l’Arlberg a été solennellement inaugurée, le 20 courant, en présence de l’empereur d’Autriche. On ne peut encore raisonnablement tenir compte, au point de vue des cours, de l’influence que l’ouverture du tunnel qui met la Suisse et la France en communication directe avec le Tyrol et avec toute la monarchie austro-hongroise, pourra exercer sur le développement du trafic de la compagnie.

Les lignes espagnoles ont à souffrir des mesures de quarantaine appliquées par le gouvernement de Madrid aux provenances de France. Les recettes sont en diminution constante. Il y a eu des offres sur toutes les actions, et l’on a pu même constater un mouvement assez vif de réalisations sur les obligations du Nord de l’Espagne et du Saragosse. L’action des Chemins portugais a subi des variations de 40 et 50 francs. Les actionnaires portugais de cette compagnie, moins nombreux que les actionnaires français, ont accompli dans la dernière assemblée générale une sorte de coup d’état dont le résultat a été que la plupart des membres français du conseil d’administration ont été exclus de ce conseil et remplacés par des partisans de la coterie, un moment victorieuse. Les pouvoirs des actionnaires français seront sans doute mieux en règle pour la nouvelle assemblée générale qui va prochainement se réunir, et il est probable que celle-ci défera ce qu’avait fait sa devancière. De 530 les actions sont tombées à 490 pour rebondir à 550 et revenir enfin à 500. Les obligations ont reçu le contrecoup de cette situation troublée ; nous les retrouvons à 300 après 315. Les valeurs de Suez sont immobiles, délaissées par la spéculation. Le Gaz se tient très ferme à 1,550, ainsi que l’Allumette à 600. Les Voitures sont un peu plus faibles à 580. Il ne se traite d’ailleurs que très peu d’affaires et seulement au comptant sur le groupe des valeurs industrielles. L’action de Panama, qui pendant l’émission avait fléchi à 480, s’est relevée, une fois le succès constaté, à 488 francs.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.