Aujourd’hui que l’attention du public est fixée sur l’expédition de M. de Brazza, il ne sera peut-être pas sans intérêt de publier ici quelques notes prises pendant mon voyage dans l’Ouest africain. Je ne dirai rien de notre intrépide compatriote ni de M. Stanley ; sans vouloir porter de jugement sur l’œuvre d’aucun des deux rivaux, je me contenterai de parler de l’Ogooué, de son cours, des populations qui habitent ses bords et des ressources commerciales qu’il peut fournir à la France.
Bien que l’Ogooué n’ait pas été exploré au-delà des chutes de Poubara, M. de Brazza conjecture qu’il prend naissance à 2 milles environ au nord de l’intersection du 12e degré de longitude est et du 3e degré de latitude sud, car, ayant rencontré en ce point la source d’un petit cours d’eau, il en suivit quelque temps les rives et constata que la nature du terrain et la végétation y sont les mêmes que sur les bords du fleuve.
Au dire des indigènes, l’Ogooué est innavigable depuis sa source