la pierre d’achoppement de l’alliance offensive et défensive que Napoléon III demandait à l’Italie. Réconcilier deux élémens irréconciliables était une tâche ingrate. L’empereur n’en persista pas moins à l’entreprendre et à la poursuivre obstinément. Il cherchait encore à Metz, à la veille de ses défaites, dans le traité que lui apportait le comte Vimercati, à mettre d’accord ses devoirs envers la papauté avec les exigences italiennes.
Vainement l’empereur essaya d’arrêter le mouvement qu’il avait provoqué; il était dans la nature des choses qu’il se précipitât de lui-même. Il prêchait la patience et la modération à l’Italie; il lui laissait entrevoir une solution conforme à ses désirs. Il inspirait des livres et des brochures à sensation; il dictait des instructions à nos ambassadeurs pour démontrer à la cour pontificale la nécessité de se réconcilier avec les idées modernes, de faire la part du feu et de s’accommoder avec les aspirations nationales. Déjà, en 1859, il avait recommandé au pape d’abandonner la Romagne et les Légations pour sauver le reste ; il en était arrivé à devoir l’engager à sacrifier le reste pour sauver Rome. Il avait poursuivi aussi le projet d’une confédération italienne, présidée par le pape. C’était l’idée qu’il caressait déjà à Plombières. Rien n’y faisait. Pie IX opposait à nos représentations une inflexibilité calme et sereine. « Une transaction est impossible, disait le cardinal Antonelli, entre le saint-siège et ceux qui l’ont dépouillé. Il ne dépend pas plus du souverain pontife qu’il n’est au pouvoir du sacré collège de céder la moindre parcelle du territoire de l’église. Le pape, avant son exaltation, comme les cardinaux lors de leur nomination, s’engagent à ne rien céder du territoire pontifical. Le saint-père ne fera donc aucune concession, et ses successeurs, de siècle en siècle, ne seront pas plus libres d’en faire. »
L’empereur, en face de ces réponses péremptoires, invariables, trahissait, dans ses manifestations officielles, ses inquiétudes et son découragement.
« Mes efforts, disait-il, sont venus jusqu’à présent se briser contre des résistances de toute sorte, en présence de deux partis opposés, absolus dans leurs convictions, sourds aux conseils inspirés par le seul désir du bien. Le saint-siège a cependant intérêt à une réconciliation, car s’il a parmi les catholiques des partisans zélés, il a contre lui tout ce qui est libéral en Europe. Il passe pour être, en politique, le représentant des préjugés de l’ancien régime et, aux yeux de l’Italie, pour être l’ennemi de son indépendance. « « Rome, répondaient à cela les défenseurs du pouvoir temporel, n’est ni aux Romains ni aux Italiens ; elle est un fidéicommis appartenant à toute la catholicité. Le congrès de Vienne a d’ailleurs reconnu et sanctionné la souveraineté temporelle du pape en lui