après l’Egypte et l’Assyrie, traitent aujourd’hui de l’art phénicien. Nous n’avons pas à rappeler l’importance du rôle que les Phéniciens, — aïeux naturels de l’Israélite moderne) et prédécesseurs historiques de l’Anglais contemporain, — ont tenu dans l’histoire générale de la civilisation antique. Au point de vue plus particulier de l’histoire de l’art, si l’art grec a, comme on le croit, ses premières origines en Asie, les Phéniciens doivent en être les premiers importateurs sur le sol où plus tard il a enfanté ses chefs-d’œuvre. Et rien n’était plus naturel, à ce titre, ou même plus nécessaire, écrivant une Histoire de l’art dans l’antiquité, que de leur y faire la part égale à celle des Assyriens et des Égyptiens. Mais, après avoir ainsi traité l’art phénicien selon son importance, les savans auteurs n’ont-ils pas accordé peut-être à la description des débris de l’art cypriote, une place un peu bien large ? Ne feraient-ils pas bien de se tenir en garde contre une certaine tendance qu’ils ont à laisser s’insinuer trop d’archéologie proprement dite dans leur histoire de l’art ? Quand arriverons-ils enfin à l’art grec lui-même ? et combien, pour en traiter, leur faudra-t-il de volumes, s’ils continuent à s’espacer ainsi sur ce qui n’est, en somme, que l’introduction de leur vrai sujet ? Telles sont les quelques objections que nous ne saurions nous empêcher de leur soumettre, et qu’à peine avons-nous besoin de dire que nous ne formulerions seulement pas si, l’ouvrage étant déjà voisin de la perfection de son genre, nous ne souhaitions qu’il achevât de l’atteindre et de là réaliser pleinement.
Le septième volume de l’Histoire des Romains, de M. Victor Duruy, termine cette année le beau livre dont nous avons déjà dit bien des fois que ni l’Angleterre, ni même l’érudite Allemagne ne pouvaient nous offrir le pareil, et encore moins l’égal. Une coquetterie de la fortune a ainsi voulu que le couronnement de son œuvre coïncidât pour l’historien avec son élection récente à l’Académie française. Et quoique peut-être ce n’en soit pas précisément ici le temps, on nous permettra de saisir l’occasion au passage, et de confondre les félicitations qui vont à l’académicien avec les éloges qui s’adressent naturellement à l’historien. Nos lecteurs connaissent déjà la belle et large Conclusion de cette grande histoire. Mais aucun des chapitres de ce dernier volume, qui conduit l’histoire du monde autant que celle de Rome, de l’avènement de Constantin à> la mort de Théodose, n’est au-dessous de cette Conclusion, même, comme si, bien loin de se lasser à mesure qu’il avançait dans sa tâche, le vigoureux talent de l’historien eût pris dans sa course des forces et un éclat nouveaux. On n’aura pas de longtemps la témérité de toucher à ce grand sujet, et l’Histoire des Romains durera.
Nous serons plus bref sur l’Histoire de France racontée par les chroniqueurs, en ayant assez dit sur les précédens volumes où Mme de Witt, comme dans celui-ci, s’est proposé de faire en quelque façon