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LA
REFORME MARITIME

III.
DÉFENSE DES COTES.


I

Nous ne nous sommes occupé jusqu’ici[1], dans l’étude des conditions de la guerre maritime de l’avenir, que de l’offensive ; nous avons cherché les moyens d’organiser nos forces navales de manière à réduire les escadres de l’ennemi, à ruiner son commerce, à ravager ses côtes. Mais il ne suffit pas d’attaquer, il faut aussi se défendre. La tactique offensive-défensive est, d’après M. de Moltke, la meilleure de toutes ; néanmoins, elle ne saurait à elle seule préserver un grand pays des désastres qui peuvent l’atteindre. Pendant qu’il porterait chez son adversaire la désolation et la mort, s’il n’avait pas pris des précautions sérieuses pour les éviter lui-même, il resterait exposé à des coups qui causeraient à sa propre prospérité d’irréparables dommages. La victoire même le consolerait à peine de l’incendie de ses ports, de la destruction de ses villes commerciales, accomplis, comme nous l’avons vu, par

  1. Voir la Revue du 15 décembre 1884 et du 1er mars 1885.