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Page:Revue des Deux Mondes - 1885 - tome 69.djvu/724

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cence des inquiétudes dont le mois d’avril avait été si profondément agité. Ils se sont d’autant plus bâtés de se dégager de leurs positrons à découvert que le détachement du coupon semestriel dans les premiers jours de juin devait faciliter et accélérer le retour en hausse des titres de la dette anglaise.

Les Fonds russes, qui, dès le milieu du mois, avaient été ramenés à des cours déjà fort élevés, ont encore progressé, mais avec une allure moins brusque ; la plus-value sur le 5 pour 100 1873 est de 1 pour 100 pendant les deux dernières semaines ; le cours de 94 1/2, promptement atteint, a provoqué des réalisations qui ont mis obstacle, pendant quelque temps, à toute progression nouvelle. Dans la dernière Bourse, le cours de 95 a été brusquement dépassé.

A Paris, les Rentes françaises ont été d’abord arrêtées sur le chemin de la hausse par les manifestations révolutionnaires qui se sont produites dans les deux journées des 24 et 25 mai, et par les préoccupations que ces incidens fâcheux ont fait naître au sujet du caractère qu’une nouvelle tentative des anarchistes pourrait donner lundi à la célébration des obsèques de Victor Hugo. Le marché a dû, d’autre part, tenir compte des hésitations que les bruits relatifs à la maladie de l’empereur Guillaume ont provoquées sur le marché de Berlin. Cependant, le 3 pour 100 et l’amortissable gagnaient encore vendredi environ 0 fr. 50, tandis que le 4 1/2, abandonné par la spéculation, était simplement tenu au-dessus de 109 francs.

La liquidation prochaine se présentait donc, toutes considérations politiques écartées, dans des conditions excellentes pour les acheteurs. Le comptant a opéré de nombreux achats sur nos rentes et sur les obligations. L’abondance des capitaux a été de plus en plus nettement accusée par un nouvel abaissement du taux de l’escompte, à la Banque d’Angleterre, de 2 1/2 à 2 pour 100, suivant de près une première mesure de réduction de 3 à 2 1/2 pour 100. La liquidation anglaise s’est opérée aussi aisément et aux plus hauts prix que les optimistes pussent espérer. Enfin, les dernières informations sur l’état de santé de l’empereur Guillaume ont été fort rassurantes. Aussi le marché s’est-il relevé subitement pendant la dernière journée, la rente 3 pour 100 atteignant jusqu’à 80.85. L’abondance des capitaux est telle que bon nombre d’achats ont été effectués dans la persuasion que les reports n’atteindraient pas un taux rémunérateur et que l’argent aurait, par suite de la réduction des engagemens, les plus grandes difficultés à s’employer temporairement, même aux conditions les plus modestes.

Outre les raisons générales de hausse qui ont déterminé ce mouvement au moment de la réponse des primes, il convient de signaler une note publiée, le samedi 30, par le Daily News, sur la foi de