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HOMERE
D'APRES LES
PLUS RENCENTES DECOUVERTES DE L'ARCHEOLOGIE

W. Helbig, Das Homerische Epos aus den Denkmälern erläutert, archœologische Untersunchungen, 1 vol. in-8o, avec 2 planches et 120 gravures dans le texte ; Teubner. 1884, Leipzig.

N’en déplaise aux ignorans, il y a, même en Allemagne, des savans qui ont de l’esprit ; M. Helbig est du nombre. Il choisit bien ses sujets et il les traite avec méthode, avec clarté, avec agrément. Avant de s’adonner aux études très spéciales où il s’est fait un nom, M. Helbig avait commencé par vivre dans le commerce des poètes et des historiens de l’antiquité[1] ; il possède cette connaissance, à la fois étendue et précise, de la littérature grecque et latine, cette pratique assidue et familière des auteurs anciens que les meilleurs étudians des universités emportaient du séminaire philologique où ils avaient passé deux ou trois ans sous la direction d’un Ernest Curtius, d’un Otto Iahn ou d’un Ritschl. Dans l’éducation d’un archéologue, l’étnde des textes doit précéder celle des monumens figurés ; en effet, l’homme n’explique pas sa pensée aussi clairement et d’une manière aussi explicite par des formes que par des mots. Les formes, il est vrai, lorsqu’elles sont empruntées au monde de la vie, peuvent représenter des sentimens et des idées ; mais

  1. La thèse de doctorat de M. Helbig a pour titre : Quœstiones scenicœ (Bonn, 1861).